Ce dimanche, la Cour constitutionnelle a rejeté les trois recours déposés contre la candidature de George Simion à l’élection présidentielle de mai. Une victoire d’étape pour le président du parti AUR (Alliance pour l’Union des Roumains), qui se veut prudent et appelle à attendre la confirmation définitive de sa candidature avant de crier victoire.
La Roumanie retient son souffle. Après la confirmation de l’exclusion de Calin Georgescu à la présidentielle de mai, George Simion, qui « reprend le flambeau » au côté d’Anamaria Gavrila, représentante du Parti de la jeunesse (POT), a annoncé dimanche sur X un « premier jugement de la Cour » constitutionnelle l’autorisant à prendre part à l’élection présidentielle.
Toutefois, « nous devons attendre la confirmation finale d’ici mardi pour voir si la Roumanie renoue avec la démocratie », a-t-il précisé. Le vice-président du parti ECR s’était déjà présenté au scrutin suprême le 24 novembre dernier, recueillant près de 14 % des voix, avant de se rallier à M. Georgescu.
« La Roumanie doit suivre l’exemple » de l’Italie de Giorgia Meloni
Dans un communiqué diffusé à la presse, l’homme politique, dont la formation est la deuxième du Parlement, a tenu à définir sans ambages la tonalité qu’il souhaite donner à ce scrutin : « Ensemble, nous reprendrons notre pays—car la Roumanie appartient au peuple. » « L’avenir de la Roumanie doit être décidé par les Roumains, et non par des accords passés en coulisses à Bucarest ou à Bruxelles. »
Figure montante du courant conservateur en Europe de l’Est et organisateur du sommet Make Europe Great Again au Parlement européen, George Simion, qui défend une « Europe souveraine des nations », veut s’affirmer comme le candidat d’une « Roumanie souveraine », mais « ancrée dans l’Europe » : « Nous ne sommes pas contre l’UE—nous sommes contre ceux qui échouent à obtenir un accord équitable pour notre peuple », explique-t-il dans une critique ciblée contre les dirigeants politiques roumains, qu’il accuse de céder trop facilement aux exigences de Bruxelles.
Inspiré par le modèle italien, il cite Giorgia Meloni, dont le parti Fratelli d’Italia siège dans le même groupe parlementaire européen que l’AUR, le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR). Simion voit en elle la preuve qu’il est possible de conjuguer souveraineté nationale et engagement européen : « L’Italie prouve que souveraineté et coopération peuvent coexister. La Roumanie doit suivre cet exemple. »
Dans le même esprit, sur le plan international, celui-ci assure ne pas vouloir remettre en cause l’appartenance de la Roumanie à l’Alliance transatlantique, mais fait valoir que Bucarest ne doit pas non plus être un simple exécutant : « Nous sommes fiers d’être membres de l’Otan, mais la Roumanie doit avoir son mot à dire sur la désescalade [en Ukraine, ndlr]—et non simplement exécuter des décisions prises ailleurs. »
Anticipant les attaques à venir, le responsable politique de 38 ans écrit : « Maintenant que nous disons ces vérités, les attaques vont pleuvoir. On m’accusera d’être pro-russe, d’extrême droite, nationaliste—tout pour éviter le véritable débat. »
Plusieurs leaders de la droite européenne en soutien
L’entrée de George Simion dans la course présidentielle intervient alors que les multiples recours de Calin Georgescu, arrivé en tête du premier tour du scrutin présidentiel le 24 novembre, ont tous été rejetés.
En décembre, la Cour constitutionnelle, dans une décision controversée, avait invalidé l’élection présentielle, mettant en avant des soupçons d’ingérence russe dans une campagne sur le réseau social TikTok.
Fort du soutien du vice-président américain JD Vance et d’Elon Musk, crédité de quelque 40 % d’intentions de vote pour le nouveau scrutin prévu en mai, l’ex-haut fonctionnaire de 62 ans avait néanmoins de nouveau présenté sa candidature au début du mois de mars, avant de se voir opposer un refus, le 9 mars, par la Commission électorale, décision confirmée en appel par la Cour constitutionnelle le 11 mars.
Après avoir rencontré Georgescu, George Simion, aujourd’hui la seconde figure nationaliste la plus établie dans le pays, a alors annoncé reprendre la main « avec son aval ». Dans la foulée, il a reçu le soutien de Mateusz Morawiecki, ancien Premier ministre polonais et président du parti ECR, ainsi que de Marion Maréchal, eurodéputée et vice-présidente du même parti.
Santiago Abascal, leader du parti espagnol Vox et président de Patriotes pour l’Europe, de même que Matteo Salvini, numéro 2 du gouvernement italien, ont également apporté un soutien à sa candidature, après avoir tous deux dénoncé un « coup d’État » contre Calin Georgescu.
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