Dans une tribune relayée par Valeurs actuelles, le mathématicien Benoît Rittaud a salué le courage du député Jean-Charles Taugourdeau après que celui-ci a osé remettre en cause « la doxa régnante » en matière de réchauffement climatique pendant une séance de questions au gouvernement.
Le 3 décembre, à l’occasion d’une séance de questions au gouvernement portant sur le débat des retraites, le député (LR) de la 3e circonscription du Maine-et-Loire Jean-Charles Taugourdeau s’est fendu d’une sortie qui n’est pas passée inaperçue dans l’hémicycle.
« Tous ceux qui travaillent n’en peuvent plus de la multitude de normes édictées au nom du développement durable et du prétendu réchauffement climatique. Vous savez ce qu’ils disent, les Français, dans nos campagnes ? ‘C’est le nouveau truc à la mode pour nous pomper notre fric’ », a ainsi expliqué l’élu.
Si la sortie de M. Taugourdeau a fait grincer des dents plusieurs personnes présentes dans l’hémicycle, à commencer par Brune Poirson – secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire – qui s’est dite « assez choquée » des propos tenus par le député, Benoît Rittaud s’est en revanche félicité de la prise de position du sexagénaire.
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— LCP (@LCP) December 3, 2019
« Il aura suffi d’un mot pour éveiller l’espoir »
Dans une tribune intitulée Le climato-réalisme entre à l’Assemblée nationale : bravo à Jean-Charles Taugourdeau !, M. Rittaud – mathématicien, enseignant-chercheur à l’université Paris-13 et président de l’Association des climato-réalistes – a ainsi salué le courage de l’ancien maire de Beaufort-en-Vallée.
« Il aura suffi d’un mot pour éveiller l’espoir », écrit M. Rittaud. « […] De mémoire de climato-réaliste, c’est la première fois qu’on entendait dans l’Hémicycle un propos ouvertement contestataire sur la doxa régnante qui veut que la planète soit en train de devenir une ‘poêle à frire’ (le mot est de Michel Rocard) par la faute de nous autres méchants humains toujours prêts à faire le mal », ajoute-t-il.
« La France est l’un des rares pays à n’avoir aucun relai climato-réaliste dans un parti de quelque importance. Ailleurs, une proportion significative du personnel politique s’affiche ouvertement hostile à l’alarmisme. On cite souvent la position du parti républicain aux États-Unis, grâce à laquelle la première puissance mondiale a toujours, vaille que vaille, résisté à la folie climatique qui s’est emparée de tant d’institutions internationales. Mais en Europe aussi, de nombreux mouvements politiques d’importance ont pris une position climato-réaliste. Souvent à droite, voire à l’extrême droite, de l’échiquier politique, ils font en sorte que les intégristes de l’écologisme qui se déploient impunément dans les médias et les centres de décisions ne se sentent quand même pas tout permis », poursuit le quadragénaire.
« […] En frappant au cœur de cette citadelle carbocentriste française qu’est la représentation nationale, Jean-Charles Taugourdeau vient peut-être de donner le signal d’un réveil politique français sur la question, l’opposition des Gilets Jaunes à la hausse de la taxe carbone n’ayant pas suffi », se réjouit l’auteur de l’ouvrage Le Mythe climatique.
Farouche contempteur du catastrophisme climatique dont il estime que les organes médiatiques se font trop souvent l’écho auprès de l’opinion, le mathématicien espère que l’intervention de Jean-Charles Taugourdeau pourra constituer l’amorce d’un débat raisonnable et objectif sur le climat dans la sphère publique.
« À entendre de plus en plus régulièrement tous ces fonctionnaires, tous ces dirigeants d’entreprises et tous ces cadres qui, sous le manteau, chuchotent combien ils souffrent de cette chape de plomb ruineuse et bien-pensante sur le climat, l’on se prend à rêver que, n’en déplaise à Brune Poirson, la courageuse sortie du député du Maine-et-Loire ne soit pas un baroud d’honneur, mais bien la chute du premier domino », conclut Benoît Rittaud.
« Un débat scientifique équilibré avec des porteurs d’opinions diverses »
Interrogé par les journalistes de La Chaîne Parlementaire (LCP) quelques heures après ses déclarations, Jean-Charles Taugourdeau a assumé sa position, faisant fi des cris d’orfraie poussés par quelques députés et fustigeant « le lobby du développement durable ».
« Au nom du réchauffement climatique, on se permet de faire tout et n’importe quoi. Il est dit dans la Charte de l’environnement que l’on doit observer un principe de précaution. Il y a des climatologues qui défendent une thèse, d’autres qui en défendent une autre. Quand je lis dans un titre de presse quotidienne : Réchauffement climatique, plus une minute à perdre, je me dis qu’il y a des formules qui ne sont pas crédibles. C’est simplement ce que je dis », a commenté le député.
.@JCTaugourdeau (LR) répond à @brunepoirson sur le « prétendu réchauffement climatique » : « Il y a des climatologues qui défendent une thèse, d’autres climatologues qui en défendent une autre. »
>> « Le développement durable est le lobby le plus puissant. »#DirectAN pic.twitter.com/2YMlBtFEN4— LCP (@LCP) December 3, 2019
Si Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée, a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de demander à Jean-Charles Taugourdeau de revenir sur ses propos, il a néanmoins affirmé que le réchauffement climatique était « une réalité qui n’est pas contestable » pendant une conférence de presse au sujet des retraites organisée ce mercredi.
Soucieux de considérer la pluralité des opinions et de promouvoir des arguments scientifiques solides, M. Taugourdeau avait déjà réclamé la tenue d’un colloque sur le climat à l’Assemblée nationale à la fin du mois de juillet.
« La lutte contre le réchauffement climatique implique un débat scientifique équilibré avec des porteurs d’opinions diverses pour que le législateur puisse se faire une opinion éclairée », déclarait le député du Maine-et-Loire à l’époque.
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