Emmanuel Abayisenga, soupçonné du meurtre en Vendée du père Olivier Maire décédé des suites de coups portés à la tête en août 2021, a été mis en examen pour « assassinat », a annoncé vendredi le procureur de la République de La-Roche-sur-Yon.
« Conformément aux réquisitions du parquet il a été placé en détention provisoire à l’issue d’un débat contradictoire devant le juge des libertés et de la détention », précise le magistrat dans un communiqué.
La mort d’Olivier Maire, père supérieur de la congrégation des missionnaires montfortains de Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), alors âgé de 60 ans, avait provoqué un vif émoi au plan national, y compris au plus haut niveau de l’Église catholique.
Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti avait assisté à ses obsèques, qui avaient rassemblé plusieurs dizaines de fidèles dans cette commune vendéenne de 3600 habitants.
Le pape François lui-même avait, à l’époque, évoqué la mort du prêtre lors de son audience publique hebdomadaire, évoquant sa « douleur ».
Le meurtrier en milieu psychiatrique depuis le 9 août 2021
Décrit comme instable psychologiquement, Emmanuel Abayisenga, qui s’était rendu de lui-même à la gendarmerie en s’accusant du crime le lendemain du meurtre, était hospitalisé en milieu psychiatrique depuis le 9 août 2021.
Arrivé en France en 2012, ce Rwandais aujourd’hui âgé de 41 ans est également suspecté d’avoir incendié la cathédrale de Nantes, en juillet 2020 – des faits dont il s’était également accusé.
Il était hébergé par cette congrégation de pères montfortains, dont Olivier Maire était le père provincial, dans le cadre de son contrôle judiciaire suite à cet incendie, en attente de son procès.
Issu d’une famille dont plusieurs membres ont participé au génocide Tutsi, M. Abayisenga a vu sa demande d’asile politique rejetée, et était sous le coup d’une troisième OQTF (obligation de quitter le territoire français) au moment de sa mise en cause dans l’incendie. Celle-ci n’a pas été exécutée en raison de son contrôle judiciaire.
Après son arrivée en Loire-Atlantique, Emmanuel Abayisenga, qui fait partie d’une fratrie de douze enfants, ne fréquentait guère la diaspora rwandaise mais participait à la vie de la communauté catholique nantaise.
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