Il y a quinze mois, la Chine s’est publiquement engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Toutefois, les experts estiment que le régime communiste qui règne sur ce pays a peu de chances de tenir son engagement, compte tenu de son habitude de rompre les accords internationaux et de la situation économique du pays.
Le 22 septembre 2020, le dirigeant chinois Xi Jinping s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, promettant que son pays atteindrait la neutralité carbone en 40 ans.
Un peu plus de six mois plus tard, en avril 2021, Xi Jinping a participé au sommet virtuel de deux jours sur le changement climatique, organisé par les États-Unis. Il a réaffirmé son engagement en faveur de la neutralité carbone, jurant que la Chine se conformerait aux objectifs et aux principes énoncés dans la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et leur Accord de Paris.
Cependant, la Chine serait à l’origine de plus d’un tiers – la plus grande part par pays – de l’augmentation de la demande mondiale en charbon en 2021, révèle le rapport Coal 2021: Analysis and forecast to 2024 publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le 17 décembre 2021.
L’AIE indique également qu’elle accorde une attention particulière à la Chine, le plus grand producteur, consommateur et importateur de charbon au monde.
L’expansion des centrales au charbon en Chine
Le 17 décembre dernier, Greenpeace a révélé sur son site chinois qu’en novembre 2021, jusqu’à 85,6 % des projets de centrales électriques au charbon, approuvées en Chine pour l’année 2020, étaient déjà en service ou en construction. Cela correspondrait à une capacité de 35,8 gigawatts (GW), ce qui assurait une forte augmentation de la capacité de production d’électricité à base du charbon tout au long du 14e plan quinquennal (2021-2025) du Parti communiste chinois (PCC).
En outre, indique le rapport de Greenpeace, des projets de construction non officiellement autorisés ont également été réalisés en Chine.
En 2020, la capacité des projets de production d’électricité au charbon approuvés par l’État-parti chinois s’élevait à 41,8 GW, soit une augmentation de 200 % sur la base annuelle, souligne le rapport. Sur la base de données publiques et d’images de télédétection par satellite, une équipe de recherche de Greenpeace de l’Asie de l’Est a confirmé que les autorités chinoises avaient poussé à fond la construction des centrales au charbon tout au long de l’année 2021.
Par ailleurs, dans son étude Boom and Bust 2021: Tracking The Global Coal Plant Pipeline, l’ONG Global Energy Monitor a noté que la forte croissance de la capacité des centrales au charbon en Chine en 2020 a plus que compensé sa réduction dans le reste du monde, conduisant à la première augmentation de la capacité mondiale des centrales au charbon depuis 2015.
La consommation de charbon stimulée par une pénurie d’électricité
En septembre 2021, une « pénurie d’électricité » a touché 13 provinces chinoises, dont le Guangdong, le plus grand centre manufacturier de Chine. La crise énergétique a entraîné la suspension ou le fonctionnement intermittent des usines ainsi que des coupures de courant dans les zones résidentielles. Cela a suscité des inquiétudes liées à la pression sur l’approvisionnement énergétique de la Chine et à la flambée des prix du charbon.
Cette situation a mené à l’augmentation de la production et des importations de charbon. Selon le rapport sur la production d’énergie, publié le 15 décembre par le Bureau national des statistiques de Chine, le pays a produit 3,67 milliards de tonnes de charbon brut de janvier à novembre 2021, soit une hausse de 4,2 % sur la base annuelle. En même temps, la Chine a augmenté ses importations de charbon, qui ont atteint 290 millions de tonnes, soit une hausse de 10,6 % sur la base annuelle, dont 35,03 millions de tonnes en novembre, soit une hausse de 198,1 %.
L’habitude de ne pas suivre ses engagements internationaux
« Il n’y a aucune raison de croire que la Chine respectera cet engagement ou tout autre engagement », a commenté Antonio Graceffo, professeur d’économie et analyste économique de la Chine, dans un courriel adressé à Epoch Times le 8 janvier.
Il a cité des exemples de non-respect par la Chine de ses promesses sur les questions de l’accord commercial de première phase avec les États-Unis et de la réduction des armes nucléaires.
D’autre part, M. Graceffo a analysé les défis auxquels l’économie chinoise est confrontée – notamment la dépendance excessive au charbon et la politique « zéro Covid » – ce qui rend la réalisation de ses promesses encore plus difficile à l’État-parti chinois qui souhaite relancer son économie en 2022.
« Il est donc très peu probable que le PCC tienne ses engagements », a conclu M. Graceffo. « Nous pouvons en fin de compte admettre que la Chine ne respecte jamais les règles du jeu et ne tient jamais sa parole. »
Anders Corr, directeur de Corr Analytics Inc. et éditeur du Journal of Political Risk, a partagé ses inquiétudes le même jour.
« Pékin est un virtuose de la violation de ses engagements internationaux, puis de la négation de leur existence ou de celle de leur violation », a commenté M. Corr.
Pékin cherche également à vaincre l’Occident par tous les moyens, y compris en amenant le monde au bord de la catastrophe environnementale, a-t-il souligné.
« Nous devons donc nous rendre compte que tout engagement public pris par Pékin en matière de neutralité carbone est de nature stratégique plutôt que sincère », a mis en garde cet expert.
Milton Ezrati, économiste en chef de Vested, une société de communication basée à New York, a noté que la Chine ne pourrait respecter son engagement pour 2060 que grâce à de nouvelles technologies. Toutefois, a-t-il ajouté, de telles technologies n’existent pas actuellement et ne verront pas le jour dans les années à venir.
« La leçon à tirer pour les démocraties et tout autre pays est que la bonne volonté de la Chine sur n’importe quel sujet ne s’étend que dans la mesure où ses intérêts le permettent », a insisté M. Ezrati. « Si une nation veut savoir comment la Chine se comportera, il faut comprendre quels sont ses intérêts. »
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