Pendant de nombreuses années, l’industrie du vapotage, peu réglementée, s’est affichée comme la meilleure amie des fumeurs, se présentant comme offrant une alternative sûre à l’arrêt du tabac.
Ces arguments optimistes, qui ont permis aux entreprises de commercialiser des produits de vapotage aromatisés qui ont eut un énorme succès chez les adolescents, sont aujourd’hui remis en question, car les cas de maladies pulmonaires graves et les décès liés au vapotage se sont succédés.
En date du 20 novembre 2019, ce que les Centres de prévention des maladies (CDC) ont qualifié d’ « épidémie » a touché quelque 2 290 personnes aux États-Unis, faisant 47 morts.
L’agence de santé a déclaré qu’ils qualifiaient maintenant cette pathologie par l’acronyme (EVALI) « e-cigarette or vaping, product use associated lung injury » (lésions pulmonaires associée à l’utilisation de produits de cigarette électronique ou de vapotage), et a identifié l’acétate de vitamine E, un additif dans certains produits vaping contenant du THC, comme en étant le responsable. Bien que les médecins et les chercheurs se penchent encore sur la cause, ils conseillent d’éviter tout produit de ce genre.
Plus récemment encore, les services de santé du CDC ont directement contredit les affirmations sécuritaires de l’industrie du vapotage. « Il n’y a pas de produit tabagique sans danger. Tous les produits du tabac, y compris les cigarettes électroniques, comportent un risque », affirme le site Web du service de santé.
L’épidémie de vapotage a touché de plein fouet le public, car des parents peu méfiants ont découvert que leurs enfants avaient vapoté en secret, parfois pendant des années. Souvent, la découverte s’est faite lorsque leurs enfants, dont certains n’avaient que 12 ou 13 ans, ont été hospitalisés avec des poumons obstrués et ont été mis sous assistance respiratoire.
Le CDC suppose que c’est surtout le THC (tétrahydrocannabinol), produit chimique psychoactif de la marijuana, qui, associé à l’acétate de vitamine E comme additif, jouerait un rôle important dans les causes de l’épidémie. Les fabricants l’utilisent comme agent épaississant, mais lorsqu’il est inhalé, il semble causer des lésions aux poumons.
Un examen de plus de 1 000 des cas d’EVALI dans la revue médicale The Lancet a révélé que les patients avaient eu de la difficulté à respirer (dyspnée), une toux persistante et parfois des taux d’oxygène sanguin dangereusement bas (hypoxémie). La bonne nouvelle pour les chercheurs, c’est qu’après une corticothérapie, l’aide d’un addictologue, et surtout grâce à un arrêt total du vapotage, tous les patients se sont rétablis sans qu’aucun symptôme ne soit réapparu lors du suivi médical.
Mais ce n’est pas seulement l’acétate de vitamine E dans les produits contenant du THC qui cause des lésions aux poumons. Certains des patients hospitalisés avaient consommé des produits de vapotage aromatisés contenant du diacétyle, un produit chimique utilisé pour simuler le goût beurré du maïs soufflé, et qui est parfois utilisé dans les arômes de vanille, d’érable et autres cigares électroniques et qui plaisent surtout aux jeunes qui n’ont jamais fumé de cigarettes.
Comme le note l’American Lung Association (ALA), « lorsqu’il est inhalé, le diacétyle cause une bronchiolite oblitérante – plus communément appelée ‘popcorn lung’ – les alvéoles pulmonaires, ces minuscules passages d’air sont irrités et enflammés, ce qui conduit à des cicatrices entraînant le rétrécissement des voies respiratoires ».
Comparant les symptômes de respiration sifflante, de toux et d’essoufflement à une maladie pulmonaire obstructive chronique, l’ALA note que bien qu’étant une substance dangereuse, le diacétyle apparaît néanmoins dans un nombre important de produits de vapotage aromatisés.
Pour l’instant, de nombreuses villes et États comme le Massachusetts prennent les devants pour protéger la santé publique en interdisant la vente de produits de vapotage aromatisés, en particulier aux mineurs. Des organisations comme l’American Medical Association réclament des mesures beaucoup plus drastiques : une interdiction totale des cigarettes électroniques et des produits de vapotage.
La FDA « Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux » est particulièrement préoccupée par l’engouement pour les substituts du tabac tels que les cigarettes électroniques qui sont devenues très populaires auprès des adolescents. Le représentant de la commission, le Dr Ned Sharpless, a déclaré dans un communiqué de presse que « les progrès énormes que nous avons réalisés dans la réduction de l’usage du tabac chez les jeunes aux États-Unis sont compromis par cette ruée de l’usage de la cigarette électronique. Personne ne veut voir des enfants devenir dépendants de la nicotine ».
Selon les membres du CDC, « les cigarettes électroniques ne devraient jamais être utilisées par les plus jeunes, les jeunes adultes ou les femmes enceintes », et ils incitent les gens qui essaient d’arrêter de fumer à opter pour des options plus sûres comme les patchs de nicotine ou la gomme à mâcher. Bien qu’il y ait encore beaucoup de choses que les médecins et les organismes de réglementation veulent savoir au sujet de ces cas, il n’est jamais trop tôt pour cesser de fumer, car de plus en plus de cas sont recensés chaque jour.
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