Salle comble à l’Aletti Palace Hôtel de Vichy dans l’Allier où plus de 300 personnes se sont rendues à la conférence du professeur Henri Joyeux, professeur des universités, praticien hospitalier de cancérologie et de chirurgie digestive à l’université de Montpellier. Il est l’auteur de plus de 500 publications en France et à l’étranger dont notamment 20 livres sur la nutrition et le cancer. Fort de 50 années d’expérience médicale, le professeur compte parmi les plus grandes références mondiales dans le domaine de la santé.
Qu’est-ce qui vous a poussé à sortir des sentiers battus ?
Professeur Joyeux: La santé, ce n’est pas seulement la maladie. En tant que cancérologue, je me suis rendu compte qu’au fond ce que demande le grand public c’est la santé et pas tellement la maladie. En médecine, on apprend quels sont les signes du cancer de la prostate, du cancer du sein, du cancer de la typhoïde.
Le public, lui, ce qu’il veut, c’est ne pas avoir de cancer. Je me suis rendu compte à travers les questions posées qu’il y avait une forte différence entre le monde médical totalement centré sur les médicaments, les diagnostics, les moyens d’arriver au but pour soigner les gens, alors que ce qui intéresse les personnes c’est la prévention, ne pas être malade, pas de cancer, pas de chimiothérapie.
Le gros problème, c’est que l’instruction que les médecins reçoivent dans les facultés de médecine en France et de manière générale en Europe n’est pas du tout orientée vers la prévention.
Pour vous, la prévention est donc très importante ?
Professeur Joyeux: Oui, personnellement, la prévention m’intéresse depuis très longtemps. Quand j’opère un patient, quelque soit la localisation cancéreuse, je me dis : « Mais pourquoi a-t-il cela ? Cela va-t-il m’arriver à moi ou bien à quelqu’un de ma famille ? » La réponse est bien sûr affirmative, parce que je le sais, et nous savons de plus en plus aujourd’hui, quelles sont les causes des maladies et à partir de ce moment si nous le savons le grand public doit le savoir.
Si vous n’étiez pas si connu, oseriez-vous parler si directement ?
Professeur Joyeux: Il faut savoir que M. Jacques Radis, ministre du président Mitterrand en 1982, a annoncé une idée qui était assez originale à laquelle je n’ai pas du tout adhéré au départ qui était de parler au grand public du cancer. Puis j’ai rencontré Jacques Radis et je lui ai demandé quelle était cette idée saugrenue de pousser les professeurs de cancérologie dont je faisais partie – nous étions 11 en France en 1982.
Il m’a raconté qu’il était fils d’un ambulancier et que dans certaines occasions il accompagnait son père à Villejuif. Il s’était rendu compte que les personnes que son père conduisait ne sortaient pas toujours de l’hôpital en grande forme. Pour lui, gamin, si on en sortait, c’était qu’on était guéri. Donc bien plus tard, quand il a été ministre de la Santé, il a décidé de répandre les informations afin que tout le monde soit au courant et c’est à ce moment-là qu’il m’a convaincu. Le soir même, je suis parti à Béziers dans ma région du Languedoc-Roussillon pour donner une conférence.
J’ai continué en donnant des discours au grand public sur la prévention du sida, sur la prévention des cancers. Je suis allé dans les écoles parler aux enfants de tout ce qui concerne la prévention du sida : pas simplement avec le préservatif mais avec une connaissance approfondie de ce qu’est l’amour et la sexualité et à partir de là, il y a eu des demandes de plus en plus fréquentes de la part des parents d’élèves, de la part des jeunes et donc j’ai continué.
Pensez-vous que la méditation soit bénéfique pour la santé ?
Professeur Joyeux: La méditation me paraît importante, la spiritualité également parce que dès que quelqu’un est atteint par une maladie grave, il sait qu’au bout il y a une mort plus précoce qui n’est pas prévue, qui n’est pas attendue. Il y a une spiritualité qui se met en marche. Le pourquoi ? D’où je viens ? Où je vais ? Ce sont des questions qui sont importantes car l’être, dans sa globalité, a besoin d’être apaisé. Cet apaisement est nécessaire et il passe effectivement par la réflexion, la méditation, la prière, la spiritualité.
Que ce soit devant une statue, une image ou bien même une bougie, peu importe, les gens ont besoin de s’accrocher à cela. Nous sommes tous des êtres spirituels, pour moi, un être humain, c’est la compénétration de quatre parties que l’on peut distinguer : il y a le corps fabriqué pour faire des choses, pour courir, pour marcher.
Ensuite vous avez l’intelligence pour réfléchir, pour décider. Puis vous avez l’affectif, c’est-à-dire la partie de moi que j’aime ou que je hais, j’aime ou je n’aime pas, et puis vous avez l’âme. Dire que l’âme n’existe pas est une absurdité, on parle de l’âme d’un pays, d’un groupe, on parle aussi de l’âme d’une personne, c’est une partie qui est extrêmement profonde. J’aime beaucoup une phrase de Jean de la Croix : « L’âme, c’est la fine pointe de l’être ». Je trouve cela magnifique, imaginez la fine pointe d’un crayon, là c’est la fine pointe de l’être, quelque chose qui n’est pas palpable et c’est à mon avis aussi important que tout le reste de notre corps. N’oubliez pas une chose : quand nous sommes morts, nous avons des cellules dans notre corps qui vivent encore une quinzaine de jours.
Bien sûr ce n’est pas l’âme, mais il est important de respecter le corps même quand il est décédé. Vraiment les quatre parties me semblent importantes, on peut aimer avec son corps, avec son esprit, avec son affectivité et on peut aimer aussi avec son âme.
Pratiquez-vous toujours ?
Professeur Joyeux: Oui, j’exerce à l’hôpital au centre anticancéreux gratuitement, mais je suis à la retraite du bistouri, j’ai arrêté d’opérer le 30 septembre 2014. J’ai des élèves que j’ai formés, qui ont pris la suite et qui sont très bien.
Votre dernière phrase ?
Professeur Joyeux: Vous savez, j’essaye surtout de donner de l’espoir.
Plus d’informations sur: www.professeur-joyeux.com/ petition-dt-polio/
Une véritable encyclopédie vivante
« En tant que chirurgien cancérologue, je vois trop de cancers du tube digestif liés à l’alimentation, trop de cancers hormono-dépendants liés à l’alimentation… Il y a une consommation excessive de traitements hormonaux donnés à des gens qui ne sont pas malades, je ne supporte pas que l’on exploite la santé des gens… », précise le professeur Joyeux. Fervent défenseur d’une alimentation saine, le professeur Joyeux affirme que le pourcentage élevé des cancers est lié à l’alimentation. Il prêche avec des touches d’humour et sans langue de bois pour une alimentation naturelle, pour que les cellules du corps bien nourries puissent préserver et renforcer l’organisme. Il pointe du doigt trois éléments phare : le pain blanc, les produits laitiers provenant de la vache et le sucre qui est bien trop souvent consommé de manière excessive.
Dérangeant pour les uns, encourageant pour les autres
Il est certain que le professeur Joyeux dérange, son « grand coup de pied dans la fourmilière » a suscité la colère des uns et l’encouragement des autres, il semble que quelques morts ne pèsent pas très lourd face aux bénéfices des labos et à leur lobbying.
« Ils vous parlent surtout de « rapport bénéfice/risque« , ils inventent le bénéfice mais ne parle pas des risques, exemple : s’il y a un mort de la polio, c’est un sur un million, c’est minime, ce sont des statisticiens, je les connais, ils ne touchent jamais un malade, jamais un bébé, ils sont sur l’ordinateur, je les comprends, je les respecte, mais je ne veux pas qu’ils jouent mon rôle de médecin à ma place il n’en est pas question. Une prise de conscience s’impose, il devient indispensable de demander à ce que ces vaccins ne soient plus obligatoires et ne soient plus exigés dans les écoles. Il en va de la vie de nos enfants, nous sommes tous en droit, nous parents, d’en demander une information complète avant de donner notre accord. »
Auteur d’une récente pétition sur la vaccination
le Pr Joyeux dénonce la pénurie actuelle des vaccins obligatoires contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), qui oblige les parents à prendre un produit combiné c’est-à-dire trois autres vaccins rajoutés qui ne sont pas obligatoires (coqueluche, Haemophilus influenzae et hépatite B). Le principe voudrait que l’on puisse choisir l’option de recevoir un vaccin DTPolio sans adjuvant aluminique, ce qui était encore possible il y a peu de temps.
« Il faut bien comprendre ce qu’est un adjuvant, il est fait pour booster, stimuler notre immunité. Quand vous avez un nourrisson de deux mois, son immunité n’est pas encore faite, elle est en route, elle ne sera pas terminée avant l’âge de deux ans. Ils envoient six vaccinations d’un coup à un nourrisson de deux mois, qu’est ce que vous créez ? des allergies, des pathologies dont il n’a pas besoin. Par contre je ne suis pas contre le DTP mais à deux mois, ce n’est pas nécessaire. Si la maman allaite l’enfant, le lait maternel pris pendant six mois reste le meilleur de tous les vaccins… Donc dès que vous voyez un vaccin contenant de l’aluminium, ne le prenez pas, laissez-le à la pharmacie, c’est ce qu’il faut faire. Le vaccin sans aluminium existe, oui il existe ! Mais les pharmacies sont dans l’obligation de vous vendre ce dernier vaccin contenant de l’aluminium car il faut écouler celui-ci, je ne veux pas que les enfants soient vaccinés avec, maintenant le vaccin est à l’âge de deux mois et bientôt si cela continue ce sera avant la conception ! », dénonce le professeur Joyeux.
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