Une annonce insolite sur Leboncoin a pour but d’alerter la population sur la fermeture programmée d’une des trois classes de l’école de Condat‑en‑Combraille, petit village de 400 habitants du Puy‑de‑Dôme.
« Salle de classe très lumineuse, exposition plein sud, VPI (vidéoprojecteur interactif) neuf, douze tablettes neuves, parquet ancien ciré, personnel communal au top… Prix estimé : 100 000 euros. Mais l’an prochain, elle sera FERMÉE ! », indique l’annonce sur Leboncoin.
Évidemment, les habitants de Condat‑en‑Combraille n’entendent pas réellement vendre la salle de classe de l’école de leur village, mais l’annonce est un moyen de protester contre la décision de la fermer.
« Aujourd’hui, si on n’interpelle pas fortement, on n’a aucune chance », remarque Guillaume Legoy, adjoint en charge de l’éducation, dans une interview pour La Montagne.
Quatre niveaux dans la même classe
Actuellement, les 45 élèves de l’école du village sont répartis en trois classes. Avec la fermeture d’une classe programmée pour la rentrée prochaine, l’une des deux classes restantes serait contrainte d’accueillir 24 élèves de quatre niveaux différents, de la maternelle au CE1. Quant aux élèves en toute petite section, ils ne pourront plus être accueillis en demi‑journée.
« J’invite l’inspecteur d’académie à la rentrée à venir faire la classe dans ces conditions, ce n’est évidemment pas l’idéal pour nos enfants, et je pense que ça le ferait changer d’avis », lance sur France Bleu l’adjoint, lui‑même père de deux élèves et agriculteur bio.
« C’est au détriment de l’avenir de nos enfants. On a du mal à l’accepter. On est peut‑être loin de tout mais on est encore une zone dynamique, on est encore vivants », assure sur France 3 Guillaume Legoy. « L’école, c’est le cœur du village, beaucoup de choses gravitent autour.«
Première question des nouveaux arrivants
L’adjoint au maire s’inquiète de la réaction qu’il observe chez les familles qui viennent se renseigner dans le but de s’installer dans la commune, un nombre croissant depuis la crise sanitaire. « La première question qu’ils posent, ce n’est pas les taxes, ce n’est pas de savoir s’il y a une piscine, c’est l’école. Ils demandent combien de classes il y a et si l’école est pérenne ou si elle risque de fermer », remarque‑t‑il.
L’annonce sur Leboncoin n’est qu’une des actions que les villageois ont mises en place pour attirer l’attention. Tracts, clip vidéo sur Youtube, regroupement d’une centaine de personnes sur les marches de l’école, dont plusieurs élus des alentours : ils entendent se battre pour alerter l’opinion et conserver cette classe.
« Ce qui nous pend au nez, c’est la fermeture de l’école. Et ça, ce serait la mort du village. Il faut des écoles pour accueillir de nouveaux habitants », s’inquiète Élizabeth, mère d’une élève de CM2.
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