L’association de défense des animaux L214 a dénoncé jeudi, vidéo à l’appui, les conditions d’élevage « effroyables » de poulets entassés à plus de 22 par mètre carré dans une exploitation intensive à Solignat, dans le Puy-de-Dôme.
Tournées en avril 2019, ces images montrent des poulets sélectionnés génétiquement pour grossir très vite, élevés pendant 35 jours dans un bâtiment fermé, sous lumière artificielle et sur la même litière avant leur abattage.
« La poussière et les excréments s’accumulent et l’ammoniac et le CO2 qui s’en dégagent sont la cause de graves problèmes de santé« , relève L214, évoquant « des brûlures de la peau et des problèmes respiratoires ».
De même, précise l’association, leur croissance très rapide cause « des fragilités osseuses et des difficultés à se mouvoir ». Les images montrent notamment des poulets écorchés, déplumés ou ployant sous leur poids.
« Certains ne peuvent même plus atteindre les mangeoires et les abreuvoirs. Il en est de même pour les plus faibles, ne grandissant pas aussi rapidement que leurs congénères : ils mourront de faim et de soif », dénonce encore L214, précisant, images à l’appui, que « des poulets morts non ramassés se décomposent dans la litière au milieu des vivants ».
Philippe Mallet, gérant de l’exploitation incriminée associée selon L214 à la grande société coopérative agricole Axereal, s’est dit « scandalisé » par l’intrusion de vidéastes dans son bâtiment et a annoncé qu’un dépôt de plainte était « en cours » à la gendarmerie.
« Nous faisons ce métier depuis 26 ans, c’est un métier que nous aimons, je passe plus de 10 heures par jour sur mon exploitation et je peux vous assurer que le bon traitement des animaux est au cœur de mes préoccupation« , écrit M. Mallet dans un communiqué de presse.
Même s’il dit comprendre que « le montage des images soit choquant et suscite de l’émotion », il assure que « le dernier contrôle de mon élevage a été fait le 10 janvier 2018 et les résultats étaient parfaitement conformes ».
« Il faut arrêter de taper sur le dos des éleveurs comme ça, nous, on élève les poulets dans le respect. Ils ont isolé des images de quelques animaux sans montrer les 99% d’autres qui n’ont pas de souci », a-t-il dénoncé, accusant L214 de vouloir ainsi « nuire à la profession et empêcher les gens de manger de la viande ».
De son côté, la préfecture du Puy-de-Dôme a indiqué qu’une équipe de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) serait dépêchée sur place « dans les prochains jours », notamment pour vérifier si les conditions d’élevage sont « conformes au cahier des charges et à la règlementation ».
Selon Sébastien Arsac, directeur d’enquêtes de L214 : « Cette nouvelle enquête montre que même en Auvergne, où on pourrait s’attendre à ne trouver que des élevages en plein air, il existe des élevages intensifs où sont entassés des dizaines de milliers de poulets dans des bâtiments fermés, à plus de 22 par m2 ».
« Nous avons connaissance d’autres élevages intensifs en Auvergne », souligne Isabelle Crépiat, membre de l’association.
« 83% des 800 millions de poulets tués tous les ans en France sont élevés de manière intensive, dans des conditions similaires à celles révélées dans cette enquête. La France est le pays comptant le plus d’élevages de poulets intensifs dans l’Union européenne », confie M. Arsac.
D. S avec AFP
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