Hermeline Malherbe, présidente socialiste du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une enquête portant sur des marchés publics suspects.
En janvier 2022, la présidente PS du conseil départemental des Pyrénées-Orientales s’était fait remarquée par une grosse bourde en accueillant Anne Hidalgo, tête de liste du PS à la présidentielle, par un tonitruant « Je salue notre candidate, Carole Delga ».
Un an plus tard, elle fait à nouveau la une de la presse, mais pour un motif moins léger.
Ainsi que l’a révélé France Bleu Roussillon le 6 juin dernier, Hermeline Malherbe a été mise en examen le 16 mai dans le cadre d’une enquête sur des marchés publics suspects.
Plusieurs chefs d’accusation ont été retenus contre elle : « favoritisme », « corruption passive », « trafic d’influence passif » et « prise illégale d’intérêt ».
L’ancienne sénatrice des Pyrénées-Orientales, élevée au grade de chevalier de la Légion d’honneur le 1er janvier 2020 (contingent du ministère de l’Intérieur) est placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national, a précisé la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens.
Son passeport lui a été retiré. Elle a dû verser une caution de 50.000 euros.
Selon France Bleu Roussillon, elle est notamment soupçonnée d’avoir bénéficié de ristournes sur des travaux réalisés à son domicile par des entreprises travaillant aussi pour l’Office HLM du département, dont elle était présidente de 2015 à 2021.
Le couple Malherbe aurait notamment été relogé gratuitement dans un logement appartenant à l’un de ces architectes, lauréat d’un appel d’offres lancé par l’Office public de l’Habitat des Pyrénées-Orientales (l’OPH66), premier bailleur social du département.
Deux architectes et un entrepreneur sont également poursuivis pour favoritisme, prise illégale d’intérêt et corruption.
Inamovible. Dans un communiqué, la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales confirme avoir été entendue par la juridiction interrégionale de Marseille (JIRS).
Mais assure que cela n’impactera pas son mandat de présidente du département. À ce jour, elle est toujours présidente du Conseil départemental, majoritairement dominé par la gauche (19 sièges sur 34).
Selon Didier Melmoux, le responsable départemental de l’association Anticor, interrogé par France Bleu Rousillon, on peut s’inquiéter que des élus soient une nouvelle fois mis en cause dans des attributions de marchés publics, des faits présumés de corruption et de prise illégale d’intérêts.
Zones d’ombre. Pour Anticor, l’attribution des marchés publics reste entourée d’une certaine opacité. Par exemple, lors des appels d’offres, ni la liste des candidats, ni leurs propositions ne sont rendus publics.
L’association anticorruption, agréée par le Premier ministre pour l’exercice des droits de la partie civile, souligne que pour que tout soit transparent les offres des candidats devraient mises sur internet, sur le site des mairies, afin que n’importe qui puisse les contrôler.
« La meilleure solution, face la corruption, c’est la transparence », indique Didier Melmoux en rappelant que la corruption est une plaie pour les contribuables.
Selon Anticor, ce phénomène coûterait de l’ordre de 120 milliards d’euros par an aux finances publiques, soit 340 euros par mois et par contribuable.
Article original publié sur Contribuables Associés.
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