Quarante personnes ont été tuées pendant la prière du vendredi dans des fusillades contre deux mosquées de la ville néo-zélandaise de Christchurch, selon les autorités, un tireur étant identifié comme un extrémiste australien.
Les attaques survenues dans cette localité de l’Ile-du-Sud ont également fait 20 blessés graves, a déclaré la Première ministre Jacinda Ardern. Évoquant l’une des journées « les plus sombres » de cette nation du Pacifique Sud réputée paisible, elle a dénoncé des violences « sans précédent ».
Des témoins ont raconté avoir vu des corps ensanglantés. Des enfants et des femmes figureraient parmi les morts. La police a lancé un appel afin de ne pas partager « des images extrêmement pénibles » après la mise en ligne d’une vidéo montrant un homme blanc se filmant en train de tirer sur des fidèles dans une mosquée.
New Zealand: A gunman has opened fire at a mosque in Christchurch with witness reports that there are people laying on the ground and “blood everywhere”. Local media reporting 6 dead. Live coverage on @Channel7 & @7plus. https://t.co/3VoL7ZBx9g #Christchurch #7News pic.twitter.com/3A9ax5M7QX
— 7 News Sydney (@7NewsSydney) 15 mars 2019
« Il est clair qu’on ne peut que décrire cela comme une attaque terroriste », a déclaré Mme Ardern. « Pour ce que nous en savons, (l’attaque) semble avoir été bien planifiée ».
Le tireur à l’une des mosquées était un ressortissant australien, a révélé à Sydney le Premier ministre Scott Morrison, le décrivant comme « un terroriste extrémiste de droite ».
Le nombre exact de tireurs n’était pas connu mais Mme Ardern a déclaré que trois hommes étaient en garde à vue. La police a précisé que des engins explosifs improvisés avaient été désarmés par les militaires.
Un Palestinien présent dans l’un des lieux de culte a raconté qu’il avait vu un homme être abattu d’une balle dans la tête.
« J’ai entendu trois coups de feu rapides et après environ dix secondes, ça a recommencé. Cela devait être une arme automatique, personne ne pourrait appuyer sur la gâchette aussi vite », a dit cet homme à l’AFP sous couvert de l’anonymat. « Puis, les gens ont commencé à sortir en courant. Certains étaient couverts de sang ».
Des vidéos et des documents circulant sur internet, mais non confirmés officiellement, semblent indiquer que l’assaillant a publié son attaque sur Facebook Live. L’AFP a étudié ces images, qui ont depuis été retirées. Des journalistes expérimentés dans les techniques de vérification estiment qu’elles sont authentiques.
Un « manifeste » mis en ligne sur des comptes liés à la même page Facebook fait référence aux thèses du « grand remplacement » circulant dans les milieux d’extrême droite et qui théorise la disparition des « peuples européens ».
Les deux cibles connues étaient la mosquée Masjid al Noor dans le centre de la ville ainsi qu’une seconde mosquée, à Linwood, dans la banlieue. Un témoin a raconté au site internet d’information Stuff.co.nz qu’il était en train de prier à la mosquée Masjid al Noor sur l’avenue Deans quand il a entendu des tirs. En prenant la fuite, il a vu sa femme morte devant l’édifice religieux.
Un autre homme a dit avoir vu des enfants se faire abattre. « Il y avait des corps partout ». Un témoin a expliqué à Radio New Zealand qu’il avait entendu des coups de feu et vu quatre personnes gisant au sol, « avec du sang partout ».
Les forces de l’ordre avaient imposé un bouclage du centre-ville avant de lever les mesures quelques heures plus tard. La police a demandé aux fidèles d’éviter les mosquées « partout en Nouvelle-Zélande ». La municipalité a ouvert une ligne rouge destinées aux parents inquiets d’enfants qui manifestaient non loin contre le dérèglement climatique.
Toutes les écoles de la ville avaient été bouclées. La police avait appelé « tous ceux qui sont présents dans le centre de Christchurch à ne pas descendre dans la rue et à signaler tout comportement suspect ». Des bâtiments publics comme la bibliothèque centrale étaient aussi fermés.
L’équipe de cricket du Bangladesh, un sport extrêmement populaire dans ce pays, se rendait dans l’une des mosquées au moment de l’attaque mais aucun des joueurs venus jouer un match en Nouvelle-Zélande n’a été blessé, selon un porte-parole.
« Ils sont en sécurité. Mais ils sont en état de choc. Nous avons demandé à l’équipe de rester confinée dans son hôtel », a-t-il dit à l’AFP.
La Nouvelle-Zélande est réputée pour sa faible criminalité. Dans ce pays, « l’usage d’armes à feu pour commettre des crimes reste un événement rare », écrit le département d’Etat américain dans ses conseils aux voyageurs.
Selon le recensement de 2013, quelque 46.000 personnes s’identifiaient comme musulmanes en Nouvelle-Zélande, soit un peu plus de 1% de la population totale.
En 2017, six fidèles ont été tués dans une mosquée de Québec, au Canada, à l’occasion de la pire attaque antimusulmane en Occident. L’auteur de la fusillade a été condamné à la prison à perpétuité.
Epochtimes.fr avec AFP
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