Quatorze ans de réclusion ont été requis mardi au tribunal correctionnel de Paris à l’encontre d’un Français de 51 ans accusé de plus d’une vingtaine d’agressions sexuelles commises sur des enfants de 6 à 14 ans au Népal et au Cambodge.
Déjà condamné pour des agressions sexuelles d’enfants en France en 2005, alors qu’il était directeur adjoint d’un centre de vacances, Philippe Gérard est accusé d’avoir abusé sexuellement d’au moins 24 enfants lors de séjours au Népal et au Cambodge, entre 2011 et 2015, sous couvert de « travail humanitaire ».
Il encourt 20 ans de réclusion.
« Je pense qu’il y a des faits pour lesquels le temps passé ne suffit pas à réparer les erreurs, l’ancienneté des faits n’enlève en rien la gravité de ce qui a été commis », a affirmé la procureure en prononçant son réquisitoire.
L’avocat de Philippe Gérard, Me Paul Faucon a dénoncé des réquisitions « violentes et excessives ». « Le sens de la peine, c’est punir, bien sûr, mais c’est aussi réinsérer« , a-t-il plaidé.
Une association « humanitaire » créer à sa sortie de prison
Pour les gamins des rues de Katmandou ou de Battambang, Philippe Gérard incarnait l’espoir. Avec l’association pseudo humanitaire qu’il avait fondée en 2009 (juste après avoir accompli sa peine de 3 ans de prison pour agression sexuelle en France), il se présentait comme un « sauveur » en promettant de financer leur scolarité.
La réalité fut plus sordide. Le présumé pédocriminel est accusé d’attouchements sur neuf jeunes garçons cambodgiens et quinze petits népalais.
« Il n’y a jamais eu de pénétration. J’en suis incapable », se défend le prévenu, cheveux blonds relevés en chignon, chemise noire à carreaux et barbe grise dépassant de son masque. Tout au long de l’audience, il s’est exprimé avec une grande aisance et beaucoup de sang-froid, voire une certaine froideur.
« Ils sautaient de joie en me voyant », ose-t-il déclarer
Il ne conteste pas avoir mis dans son lit plusieurs enfants, leur avoir touché le sexe ou leur avoir imposé des fellations. Tout en reconnaissant la gravité des faits qui lui sont reprochés, il ne peut s’empêcher de dire que les enfants abusés « avaient l’air heureux ». « Ils sautaient de joie en me voyant », ose-t-il déclarer.
Mais la présidente rappelle la déclaration d’un témoin au Népal qui dit avoir entendu un enfant supplier en anglais: « Non, oncle, s’il te plaît, ne me touche pas! »
Repéré après des signalements par l’Office central pour la répression des violences à la personne (OCRVP), Philippe Gérard s’enfuit du Cambodge pour échapper aux enquêteurs.
Retour en France en 2015
Après des escales dans plusieurs pays, il sera finalement arrêté chez sa mère, dans le Midi, en octobre 2015. D’abord écroué, Philippe Gérard est placé sous contrôle judiciaire fin 2018, avec interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.
Il est aujourd’hui cuisinier et affirme suivre des soins. « Je vis dans un monde désormais complètement coupé des enfants », souligne le prévenu. « Heureusement, ça vous est interdit », le coupe la présidente.
Selon le rapport d’un expert, son « profil est particulièrement alarmant ». « Philippe Gérard cherchait son plaisir auprès des jeunes garçons, sans se soucier du mal qu’il pouvait leur faire », dit un autre.
Le délibéré a été fixé au 5 juillet.
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