Les autorités israéliennes ont arrêté quatre personnes soupçonnées d’avoir participé à une violente attaque contre un village palestinien en Cisjordanie la semaine dernière, au cours de laquelle un Palestinien a été tué, ont-elles annoncé le 22 août.
Des dizaines d’émeutiers ont attaqué la ville de Jit avec des armes à feu et des cocktails Molotov le 15 août. Leur action a été vivement condamnée par des dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a promis une enquête rapide.
« Il s’agit d’un acte terroriste grave qui a donné lieu à des incendies de bâtiments et de véhicules, des jets de pierres et de cocktails Molotov, et des tirs à balles réelles, qui ont tué un Palestinien et en ont blessé un autre », indique un communiqué de la police et de l’agence de sécurité intérieure.
L’agence de sécurité Shin Bet et la police israélienne ont arrêté trois adultes et un mineur soupçonnés de plusieurs actes de terrorisme contre des Palestiniens, ont fait savoir les deux agences dans un communiqué commun.
Le directeur du Shin Bet, Ronen Bar, a averti Netanyahu dans une lettre jeudi que la violence des colons extrémistes avait mis la nation au bord du désastre. Ces violences ne peuvent être qualifiées de « crimes nationalistes » mais de « terreur juive », a-t-il insisté.
Les médias sociaux israéliens ont diffusé des informations faisant état de la lettre de M. Bar accusant le ministre de la Police, Itamar Ben-Gvir, d’avoir indirectement ou explicitement encouragé de telles violences, et du fait que M. Ben-Gvir avait quitté en trombe une réunion du cabinet le 22 août dernier.
Les assaillants, dont les habitants du village ont déclaré aux journalistes qu’ils étaient une centaine, ont déclenché des incendies, brûlé des maisons et des voitures et endommagé des citernes d’eau. Une vidéo montre des flammes envahissant le village.
Netanyahu a déclaré qu’il prenait l’attaque au sérieux. « Ceux qui combattent le terrorisme sont les FDI (Forces de défense israéliennes) et les forces de sécurité, et personne d’autre », a-t-il déclaré la semaine dernière dans un message sur X.
Même le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, dont le parti politique nationaliste représente la Cisjordanie et qui a mené une politique agressive d’expansion des zones où vivent des Juifs, a pris ses distances par rapport à l’incident, en condamnant l’attaque.
« Les émeutiers de ce soir à Jit n’ont rien à voir avec les colonies et les colons », a-t-il déclaré la semaine dernière sur X. « Ce sont des criminels qui doivent être traités par les autorités chargées de l’application de la loi avec toute la sévérité de la loi. »
« Nous construisons et développons les colonies de manière légale, nous soutenons Tsahal dans sa lutte contre le terrorisme et nous désapprouvons fermement toute manifestation de violence criminelle anarchiste qui n’a rien à voir avec l’amour de la terre et de la colonisation. »
Après l’incident, Yossi Dagan, chef du conseil régional de Samarie, a déclaré à la radio publique israélienne que la plupart des extrémistes qui s’étaient livrés à des émeutes à Jit n’étaient pas pour la plupart des colons de sa région en Cisjordanie.
« Nous savons qu’il s’agit d’un groupe WhatsApp de jeunes marginaux et violents, dont beaucoup ne sont même pas originaires de Samarie. Je les méprise comme la majorité du pays », a-t-il déclaré, selon le Times of Israel.
Avec Associated Press et Reuters
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