Une multitude de rapports présentant diverses statistiques économiques et démographiques de la Chine communiste ont fait la une de l’actualité pendant plusieurs mois. La Chine serait-elle en train de rebondir après l’échec de la politique zéro-Covid du dirigeant chinois Xi Jinping ?
Les problèmes économiques de la Chine, ont-ils été occultés par les chiffres mensongers du Bureau National des Statistiques (BNS) qui a masqué la dévastation économique et personnelle causée par les confinements liés au Covid, les infections et les décès officiellement sous-déclarés en début d’année ?
Essayons de comprendre les statistiques chinoises et les informations qui s’y rapportent.
Données démographiques
En-tête des nouvelles, le rapport officiel du 17 janvier selon lequel la population chinoise a perdu « environ 850.000 personnes pour une population évaluée à 1,41175 milliard en 2022, marquant le premier déclin depuis 1961, dernière année de la Grande Famine en Chine », comme l’a rapporté l’agence Reuters. Les chiffres bruts sont de 9,56 millions de naissances et 10,41 millions de décès en 2022.
Comme on pouvait s’y attendre, les médias d’État chinois se concentrent sur les taux de fécondité comme étant un problème « résolu » grâce aux décisions de Pékin de passer d’une politique de l’enfant unique à celle de deux enfants et, aujourd’hui, à la règle de trois enfants. Extrait du China Daily – appartenant au Département central de la propagande du PCC (Parti Communiste Chinois) – du 17 janvier, au moment de la publication du rapport du BNS : « Le fait que la population chinoise ait diminué de 850 000 personnes en 2022 n’est pas surprenant étant donné que le taux de fécondité de la Chine est resté inférieur au taux de renouvellement de sa population depuis 1992. » Donc, pas d’inquiétude : les communistes chinois sont omniscients et on peut leur faire confiance pour diriger le pays (jusqu’à la ruine) !
Mais qu’en est-il de l’autre partie de l’équation démographique ?
Quel est le poids des décès liés au Covid dans l’analyse ?
Selon Our World in Data – une publication en ligne qui présente des recherches empiriques et des données sur l’évolution des conditions de vie dans le monde – le « taux de mortalité » de la Chine lié au Covid-19 est de trois décès par million d’habitants depuis le début de la notification en mai 2020. Cette statistique a servi de matraque aux autorités du monde entier pour les inciter à imiter la politique « zéro-Covid » de Pékin et à imposer des mesures de confinements (non-scientifiques), des obligations de porter des masques et des vaccinations.
En revanche, le taux de mortalité rapporté pour les États-Unis est de 3251 décès par million d’habitants, tandis que celui rapporté pour l’Union européenne est de 2666 décès par million d’habitants.
Si l’on envisage un chiffre de 3000 décès par million d’habitants pour la Chine (ce qui est beaucoup plus proche de la réalité), le nombre total de décès chinois estimés à ce jour à cause du Covid-19 est de plus de 3,4 millions. Ces chiffres seraient cohérents avec des rapports faisant état de morgues engorgées pendant plusieurs semaines en Chine, de 60 000 décès liés au Covid en décembre 2022, et d’une évaluation de 9 000 décès par jour suite à la dernière vague de variantes du Covid qui a balayé tout le pays.
On pourrait arguer que le déclin de la population en Chine est peut-être davantage dû au nombre de décès liés au virus Covid non-déclarés ou dissimulés. Mais cela ne sera jamais officiellement admis, car le narratif du supposé « leadership mondial » du PCC dans la lutte contre le Covid se révélerait aussi faux que le jour où il a été prononcé pour la première fois par Xi et ses sbires.
Statistiques économiques
Qu’en est-il de la myriade de statistiques économiques de fin d’année du BNS ? Que cachent ces chiffres ? Le 17 janvier, le China Daily a rapporté que le PIB de la Chine avait augmenté de 3 % en 2022 : « La croissance du PIB au quatrième trimestre était de 2,9 % en glissement annuel [ce qui] marque un ralentissement par rapport aux 8,4 % de 2021. »
Compte tenu des fermetures d’usines du zéro Covid, des manifestations et émeutes de fin d’année qui ont fait baisser le taux de participation et la productivité de la main-d’œuvre, ces statistiques économiques peuvent-elles être réalistes ?
Mieux vaut se fier à l’analyse des observateurs indépendants de l’économie chinoise. La plateforme China Beige Book – qui fournit des données indépendantes et des analyses approfondies sur chaque élément clé de l’économie diversifiée de la Chine – a publié sur Twitter : « Nos indicateurs de substitution suggèrent que la croissance du PIB a été inférieure à 2 % en 2022. Le quatrième trimestre a été une contraction évidente. »
Au milieu des rapports économiques bien enjolivés du BNS, se trouvaient deux informations révélatrices rapportées par le gestionnaire d’actifs, Sino Market, sur Twitter qui laissaient entrevoir un effondrement de l’économie chinoise : « En décembre, les ventes au détail totales de la #Chine ont été enregistrées à 4,05 trillions de yuans, en baisse de 1,8 % en glissement annuel… les ventes au détail de biens… ont chuté de 0,1 % en glissement annuel… le revenu total de l’industrie de la restauration… a chuté de 14,1 %. »
Et le 17 janvier : « L’investissement dans le développement immobilier en Chine de janvier à décembre a chuté de 10,0 % en glissement annuel… Les ventes de logements résidentiels ont chuté de 24,3 % en glissement annuel… et les ventes totales ont chuté de 26,8 % en glissement annuel. »
Il est peu probable que l’économie d’exportation chinoise puisse surmonter le plongeon massif des marchés immobiliers nationaux pour atteindre les 3 % de croissance du PIB annoncés pour 2022.
Surendettée ?
Grâce aux investissements occidentaux massifs et aux politiques de libre-échange des dernières décennies, la Chine a construit une économie d’exportation qui fait pâlir d’envie ceux qui oublient la persécution des minorités par le PCC et le manque de libertés individuelles et économiques de ses citoyens.
L’économie chinoise est une structure en étoile (hub and spoke), dans laquelle la Chine est devenue le centre manufacturier clé qui livre des produits finis au reste du monde par le biais de nombreuses chaînes d’approvisionnement (rayons ou spokes) tout en se procurant les matières premières nécessaires à ses industries par le biais de ces mêmes chaînes d’approvisionnement.
Au début de l’année 2023, les tensions sont nombreuses dans cette économie d’exportation, car le monde se détourne des politiques mondialistes qui ont permis aux chaînes d’approvisionnement dépendantes de la Chine de se développer et de prospérer au cours des 20 dernières années, voire plus. La Chine traverse une « crise de la chaîne d’approvisionnement » pour les raisons suivantes :
1 – Le choc subi par les marchés mondiaux de l’énergie à la suite de la guerre russo-ukrainienne provoque un mouvement de « démondialisation » et une sécurisation des approvisionnements énergétiques fiables.
2 – Le chaos associé à la gestion de l’impact économique et social lié à la fin de la politique zéro-Covid ratée de Xi Jinping.
3 – La perte de crédibilité de Xi Jinping sur la scène internationale rend les dirigeants étrangers et les multinationales nerveux.
4 – La décision de l’Union européenne et des États-Unis de restructurer leurs chaînes d’approvisionnement dépendantes de la Chine pour en faire des réseaux de confiance, autonomes et résistants aux risques (par exemple, l’industrie américaine des puces électroniques).
La Chine a d’autres problèmes qu’elle cherche à occulter, car une économie en croissance est d’une importance capitale pour établir la crédibilité du PCC et continuer à diriger le peuple chinois. Le déclin démographique est dû à la mauvaise gestion du PCC, tout comme l’effondrement du marché immobilier. Les entreprises étrangères quittent le pays en raison du durcissement de la réglementation chinoise, de l’augmentation de la surveillance et des contrôles sociaux, ainsi que des risques liés à la pandémie du Covid, sans oublier la pénurie de médicaments.
La Chine n’est pas en mesure de nourrir sa population et est le deuxième importateur mondial de denrées alimentaires. De même, la Chine, pauvre en énergie, est fortement dépendante d’autres pays pour ses sources d’énergie à base d’hydrocarbures. Et les technologies d’énergie verte subventionnées par les gouvernements pourraient être réduites dans le monde entier, car les Européens, les Sri Lankais et d’autres pays subissent les effets délétères de la mise en œuvre de politiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans leurs propres économies. En tant que premier fournisseur mondial de véhicules électriques, de batteries, d’éoliennes et d’autres technologies vertes, l’économie chinoise ne peut pas supporter que le reste du monde s’éloigne sérieusement des technologies et des sources d’énergie vertes.
Pire encore, les problèmes intérieurs de la Chine sont dissimulés aux yeux des étrangers. Par exemple, le blog financier, Zero Hedge, a rapporté le 12 janvier dernier, que la dette locale en Chine de 6300 milliards d’euros pourrait devenir une véritable crise en 2023. Selon l’article, « la récente restructuration des prêts des véhicules de financement des collectivités locales a mis en lumière 6300 milliards d’euros de dette ‘cachée’ ».
Les gouvernements locaux financent principalement des projets de développement d’infrastructures par le biais de véhicules de financement des gouvernements locaux (LGFV), et ces prêts, destinés aux promoteurs locaux, sont par exemple, comptabilisés « hors bilan » et non « sur le bilan du gouvernement ». Les problèmes sont multiples : projets inachevés, bâtiments finis inoccupés (pas de retour sur investissement), ventes de terrains en chute libre, détournement massif des fonds du gouvernement local vers des dépenses liées au Covid et endettement croissant des ménages. Il s’agit là du véritable indicateur des problèmes endémiques qui existent dans l’économie chinoise dirigée par les communistes.
Le magazine d’information, en ligne, The Diplomat, souligne que la dette locale non déclarée est un double avantage pour le PCC. En raison du montant élevé de la dette des ménages de la classe moyenne, toute tentative d’augmentation des taux d’intérêt créera de « graves troubles sociaux », car les gens seront contraints d’ajuster leurs maigres priorités en matière de dépenses.
De nombreux observateurs s’attendent à une hausse de l’inflation en Chine, car le renversement de la politique du « zéro-Covid » exerce une pression sur les prix des denrées alimentaires et d’autres produits de base. Les prix des denrées alimentaires ont déjà été signalés comme étant 4,8 % plus élevés en Chine en décembre 2022 qu’en décembre de l’année précédente, et les recettes des salles de cinéma ont chuté de plus de 45 % en 2022. Cela indique que les dépenses discrétionnaires des Chinois se sont taries. La politique monétaire étant l’un des principaux outils de lutte contre la hausse de l’inflation, la Banque populaire de Chine est entravée en 2023 dans sa capacité à augmenter les taux d’intérêt, entrainant des répercussions négatives sur le coût de la vie des citoyens chinois.
Conclusion
Les statistiques économiques positives publiées par le Bureau national des statistiques de Chine sont, sans aucun doute, destinées à de multiples publics : convaincre les citoyens chinois que l’avenir est radieux et que le PCC « maîtrise la situation » ; persuader les multinationales de continuer à investir dans l’économie d’exportation chinoise ; et donner une belle image aux mondialistes du Forum économique mondial en leur montrant que les objectifs économiques à long terme de la Chine s’alignent parfaitement sur la vision mondialiste du FEM pour le monde.
Les observateurs attentifs de la Chine regarderont sous le capot pour voir les signes des véritables problèmes qui continuent à se manifester à Cathay (ancien nom donné à la Chine du Nord) – comme ils le font finalement dans tous les pays dirigés par des communistes. Ainsi qu’il est écrit dans les Proverbes 16 : 18 de la Bible qui peuvent s’appliquer au PCC : L’arrogance précède la ruine, Et l’orgueil précède la chute.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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