Les études psychologiques des personnes qui croient aux phénomènes parapsychiques montrent que l’âge et le niveau d’éducation ne semblent pas avoir d’importance. Les opinions politiques ne semblent pas avoir d’incidence non plus. Un psychologue, le Dr Erlendur Haraldsson, a cependant constaté que les personnes qui y croient peuvent être légèrement plus susceptibles de travailler au sein d’une entreprise privée, tandis que celles qui n’y croient pas peuvent préférer se joindre à une entreprise dirigée par l’État ou une entreprise coopérative.
Les personnes qui recherchent un sens à la vie – qui voient des connexions plutôt que du hasard ou des coïncidences – sont plus susceptibles de croire. Un intérêt libéral ou général pour la spiritualité peut rendre plus susceptible de croire aux phénomènes psychiques. De plus, les femmes ont une tendance légèrement plus élevée à la croyance que les hommes.
« Les personnes qui croient peuvent être légèrement plus susceptibles de travailler au sein d’une entreprise privée. »
Le Dr Haraldsson a mené plusieurs études dans ce sens dans les années 1980 et au début des années 2000. Des aspects de ses découvertes ont été confirmés par d’autres psychologues dans des études similaires.
Dans une étude de 1980 visant à évaluer à grande échelle les traits de personnalité versus la croyance psychique, le Dr Haraldsson a trouvé difficile de corréler la personnalité à la croyance.
Il a utilisé les termes « brebis » et « chèvres », car il explique que ce sont des termes communs en parapsychologie pour décrire respectivement les croyants et les non-croyants. Il a écrit :
La variable brebis-chèvre était typiquement liée à seulement 7 % de variation dans les mesures de la personnalité. C’est en partie la raison pour laquelle, dans les deux études, la possibilité de prédiction du statut brebis-chèvre dans un nouvel échantillon s’est révélée relativement infructueuse : la personnalité n’est pas un facteur très fort pour déterminer si la personne est une brebis ou une chèvre.
« La personnalité n’est pas un facteur très fort pour déterminer si une personne est une brebis ou une chèvre. », écrit le Dr Erlendur Haraldsson, professeur émérite, École des Sciences de la santé, au Département de psychologie, de l’Université d’Islande
En 1981, il a regardé plus spécifiquement les points de vue religieux et politiques. Environ 25 pour cent des 900 personnes, âgées de 30 à 70 ans, sélectionnées au hasard dans le Registre national islandais, ont déclaré avoir vécu une expérience religieuse ou spirituelle directe. Ce chiffre est similaire à ceux trouvés dans les enquêtes aux États-Unis et en Grande-Bretagne à l’époque, a noté le Dr Haraldsson. Ces personnes ont montré une tendance plus élevée à croire aux phénomènes psychiques. Il a trouvé une corrélation légèrement positive avec la lecture de la Bible, mais une corrélation beaucoup plus significative avec la lecture sur les religions orientales. Il a écrit : « Cela peut indiquer que la croyance en des phénomènes psychiques est davantage liée à des intérêts religieux libéraux ou généraux qu’à des croyances chrétiennes orthodoxes ou sectaires. »
La plus grande corrélation était avec la croyance en la vie après la mort. Il a trouvé aussi une corrélation légèrement positive avec la fréquence du rappel du rêve et l’interprétation du rêve.
Il a reproduit cette enquête à quelques reprises avec de légers ajustements et à une plus petite échelle, au sein de la population étudiante de l’Université d’Islande, et a trouvé des résultats similaires à chaque fois.
En ce qui concerne la tendance des croyants à interpréter leurs rêves, le Dr Haraldsson a spéculé que la recherche de sens dans la vie peut être plus largement liée à la croyance en des phénomènes psychiques.
« Il est intéressant de noter que certains sociologues de la religion… interprètent la religion comme une quête personnelle de sens – comme un effort pour structurer la réalité en un univers significatif ou pour construire un système de sens », écrit-il.
Le fait de qualifier une expérience de « parapsychique » dépend souvent de l’évaluation des événements par l’individu comme étant significativement reliée plutôt que pure coïncidence. Sur cette base, on peut se demander si une tendance variable chez les individus à voir ou juger les événements comme causalement liés, ou à voir ou juger la vie en général comme significative est la source commune des relations petites mais significatives trouvées entre la religion (au sens large) et la croyance en les phénomènes parapsychiques, ajoute-t-il.
En 2011, le Dr Bruce Greyson de l’Université de Virginie a commenté une tendance similaire de la part de ceux qui croient aux phénomènes paranormaux à chercher un sens à la vie.
Dans son article intitulé « Coïncidences significatives et expériences de mort imminente », publié dans Psychiatric Annals, Greyson a déclaré : « La perception des coïncidences et leur attribution d’une signification ont été associées à la croyance et à l’expérience des phénomènes paranormaux, à la foi dans les modes de pensée intuitifs, à un intérêt spirituel et à un style de traitement de l’information plus expérientiel que rationnel. »
Il a noté, cependant, qu’il n’est pas clair à savoir quelle est la direction causale : les croyants cherchent-ils un sens ou la quête du sens inspire-t-elle la croyance ?
En 2003, Haraldsson a mené une étude sur des enfants du Liban qui parlaient avec insistance de souvenirs de vies passées. La réincarnation est un phénomène parapsychique (« parapsychique », bien que souvent associé à la prédiction du futur, et cetera, est un terme qui renvoie à tout phénomène mental, à tout ce qui concerne l’âme ou l’esprit humain ou quelque chose de spirituel et qui est hors des connaissances scientifiques). Il a comparé ces enfants à un groupe d’enfants qui n’avaient jamais mentionné de vies antérieures.
Il a découvert que les enfants ayant des souvenirs de vie passés « obtenaient des scores plus élevés pour la rêverie, la recherche d’attention et la dissociation, mais pas pour l’isolement social et la suggestibilité ». Cependant, il a remarqué que le niveau de dissociation était beaucoup plus faible que dans le cas des gens souffrant de personnalité multiple, et donc que le niveau de dissociation dans ce cas-là n’était pas une donnée cliniquement importante.
Les enfants qui parlaient de vies antérieures rêveraient plus que leurs pairs, mais rien n’indiquait qu’ils étaient plus susceptibles de fabriquer des expériences imaginaires. Ils n’ont pas non plus été jugés plus suggestibles. Dans une de ses études au Sri Lanka, il a trouvé que de tels enfants avaient un vocabulaire plus large, obtenaient des notes plus élevées lors d’un bref test d’intelligence et avaient de meilleurs résultats scolaires que leurs pairs.
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