Sam Altman, le visage public d’OpenAI, qui a lancé la plateforme d’intelligence artificielle générative ChatGPT, est devenu en un an une superstar de la Silicon Valley, avant d’être limogé brutalement par son conseil d’administration et aussitôt embauché par le géant de l’informatique Microsoft.
Son renvoi vendredi, pour des raisons encore obscures, a surpris la Silicon Valley, tant l’entrepreneur de 38 ans était considéré comme un pionnier et une des figures de proue d’un secteur aux enjeux considérables, celui de l’intelligence artificielle (IA).
Trois jours plus tard, Satya Nadella, patron de Microsoft qui a investi des milliards de dollars dans l’infrastructure informatique utilisée par OpenAI, a annoncé l’engager, avec d’autres responsables qui avaient démissionné après son renvoi, « pour diriger une nouvelle équipe de recherche dans l’IA ». « La mission continue », a réagi l’intéressé sur X (ex-Twitter).
the mission continues https://t.co/d1pHiFxcSe
— Sam Altman (@sama) November 20, 2023
Sam Altman a créé OpenAI (initialement une fondation à but non-lucratif) en 2015, dans l’idée de développer une IA qui serait « sûre et bénéficierait à l’humanité », selon les mots d’Elon Musk, l’un des cofondateurs écarté en 2019, dans une interview au New York Times.
L’IA est sous les projecteurs depuis que des millions de personnes ont adopté ChatGPT, l’interface d’OpenAI capable de converser avec les humains en langage naturel et de générer toutes sortes de textes sur simple requête. « Au fur et à mesure que l’intelligence artificielle sera intégrée partout, nous aurons tous des super-pouvoirs à la demande », a promis Sam Altman lors d’une conférence jeudi, à la veille de son renvoi. Face aux fortes inquiétudes suscitées, notamment quant à la démocratie et à l’emploi, l’entrepreneur a assuré à l’AFP : « J’ai beaucoup d’empathie pour le ressenti des gens, quel que soit leur ressenti. »
Quelqu’un de très « intense »
Né en avril 1985, l’entrepreneur grandit à St Louis (Missouri). Sa vie change quand il reçoit un Mac pour son huitième anniversaire. Internet l’aide à vivre son homosexualité quand il n’a encore « personne à qui en parler », relate-t-il à Esquire en 2014. Il étudie l’informatique à Stanford mais quitte rapidement l’université pour créer, en 2005, le réseau social Loopt, valorisé à plus de 43 millions de dollars quand il le revend en 2012.
En 2014, il prend la tête de Y Combinator, qui investit dans des start-up et conseille les entrepreneurs, en échange d’actions. L’organisation a notamment aidé Airbnb, Stripe et Reddit. Sous sa direction, l’incubateur s’étend bien au-delà des logiciels, pour inclure des jeunes pousses de nombreux autres secteurs, comme Industrial Microbes, une start-up de biotechnologie.
Son président, Derek Greenfield, se souvient de quelqu’un de très « intense ». « Il pense et parle vite, il pose les questions difficiles mais toujours de façon encourageante », décrit-il. « Il a repoussé les limites. Je ne sais pas où nous serions s’il n’avait pas transformé (Y Combinator). » « C’est un penseur (profondément réfléchi) qui cherche à tout prix à faire les choses correctement », commente aussi Jeremy Goldman d’Insider Intelligence.
Adepte des shorts et T-shirts, amateur de voitures de sport et pilote d’avion à ses heures perdues, Sam Altman donne souvent l’impression d’être introverti. Il se dit optimiste mais est aussi un survivaliste, d’après le New Yorker : il stocke des armes, de l’or, de l’eau et des antibiotiques dans sa propriété de Big Sur, sur la côte californienne.
Des progrès technologiques gigantesques dans le futur
L’entrepreneur prolifique a personnellement investi dans différentes entreprises, dont 375 millions de dollars dans Helion, une start-up de fusion nucléaire. « Ma vision de l’avenir et la raison pour laquelle j’adore (Helion et OpenAI), c’est que, si nous parvenons à faire vraiment baisser le coût de l’intelligence et le coût de l’énergie, la qualité de la vie pour tout le monde va considérablement augmenter », a-t-il expliqué à CNBC en mai.
En juillet, il a lancé officiellement Worldcoin, une nouvelle cryptomonnaie dotée d’un système de vérification de l’identité à partir de l’iris humain. L’objectif affiché : réduire le risque de fraude et d’arnaque dans un secteur où le recours aux pseudonymes est courant. « Ce n’est pas compliqué : nous avons besoin que la technologie crée plus de richesse et d’une politique qui la distribue équitablement », a écrit Sam Altman sur son blog. « Le progrès technologique que nous atteindrons ces cent prochaines années sera beaucoup plus important que tout ce que l’on a accompli depuis que nous avons maîtrisé pour la première fois le feu et inventé la roue », prévoyait-il dans un billet de blog en 2021.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.