Des signaux de radicalisation en 2015 restés lettre morte et « aucun problème » depuis: un rapport du service de la préfecture de Paris où travaillait Mickaël Harpon met en lumière le profil complexe de cet employé « intégré » qui a poignardé à mort quatre fonctionnaires jeudi.
Selon ce document de quatre pages mis en ligne dimanche par France Inter et authentifié à l’AFP par une source sécuritaire, « plusieurs collègues de l’intéressé ont ainsi révélé avoir noté dans le passé, chez l’intéressé, des signes de radicalisation, et déclarent en avoir alerté leur hiérarchie ou pris conseil auprès de collègues spécialistes de ces problématiques ».
Selon la patronne de la Direction du renseignement de la PP (DRPP), Françoise Bilancini, qui signe ce courrier, ces éléments n’ont toutefois été portés à sa connaissance qu’après l’attaque meurtrière de jeudi, « dans le cadre de discussions informelles ».
Attaque au couteau : « La préfecture de police a essayé d’occulter l’attitude de radicalisation » https://t.co/4KPbGjuXZ2
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« C’est bien fait », aurait ainsi déclaré Mickaël Harpon en 2015 à propos de l’attentat de Charlie Hebdo, indique le rapport de quatre pages daté de samedi et envoyé au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Un changement de comportement vis-à-vis des femmes
Ces propos ainsi que certains changements de comportement de Harpon avec les femmes ont fait l’objet d’une discussion informelle entre deux fonctionnaires et un major de police en charge des signalements de la radicalisation, en juillet 2015. Les deux agents n’ont cependant pas formalisé leur signalement.
Situations stupéfiantes dans les services publics où des employés, identifiés comme adeptes d’un islam radical, restent à leur poste. C’est le cas de 30 policiers en France et de 80 salariés d’ADP qui continuent à accéder à des zones «réservées»…!#RTL https://t.co/UBx75W5o3v
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Fin août, début septembre 2015, leur chef de section, un commandant de police, est revenu vers le major et lui aurait déclaré « qu »il n’y avait pas de sujet avec M. Harpon et qu’il gérait à son niveau ».
Les agents en charge des signalements de la radicalisation auraient régulièrement pris des nouvelles du comportement de l’informaticien auprès de ses collègues et de son chef pour qui il n’y avait « aucun souci avec M. Harpon ». Les deux fonctionnaires ont affirmé d’ailleurs n’avoir à leur niveau, rien « détecté de suspect » dans l’attitude du futur tueur, qui ne manifestait ainsi « aucune animosité avec les femmes ».
Ni les uns ni les autres n’ont formalisé par écrit, auprès de la hiérarchie, les faits rapportés.
« Si une difficulté particulière était apparue, depuis 2015, avec le comportement de M. Harpon, je ne doute pas du fait qu’elle aurait été portée facilement à la connaissance de la hiérarchie pour prise en compte. Il n’en a rien été », conclut Mme Bilancini.
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