Le secrétaire d’État au numérique Cédric O souhaite créer avec la Cnil, le gardien de la vie privée sur internet, une instance d’évaluation des projets de reconnaissance faciale en France, a-t-il indiqué lundi dans une interview au Monde.
Cette instance « composée de membres issus de différentes administrations et régulateurs, sous la supervision de chercheurs et de citoyens (…), superviserait et évaluerait » les expérimentations de reconnaissance faciale, a-t-il expliqué.
« Il me semble important qu’il y ait une supervision de la société civile car le sujet est trop sensible: l’Etat doit se protéger de lui-même » en la matière, estime notamment le secrétaire d’Etat au numérique.
La reconnaissance faciale entre dans nos vies sans que son cadre d’utilisation n’ait encore été clarifié. Il nous faut expérimenter et ouvrir le débat sur nos choix collectifs, entre usages, protection et libertés.
? Mon interview dans @lemondefr ? https://t.co/6PKcyUqMOA pic.twitter.com/zcVfDhYzAy— Cédric O (@cedric_o) October 14, 2019
« On voit bien l’utilité, par exemple pour identifier des terroristes dans une foule, mais aussi les risques », explique-t-il. « Il faut donc en définir très clairement le cadre et les garanties pour éviter la surveillance généralisée. »
Le secrétaire d’État se dit favorable à un « débat citoyen » sur le sujet, avec les parlementaires et les élus locaux. « C’est, d’une certaine manière, aux Français de choisir, car les décisions seront lourdes de conséquences », estime-t-il.
La reconnaissance faciale a fait d’énormes progrès ces dernières années grâce aux progrès de l’intelligence artificielle. Elle est utilisée massivement en Chine, mais les pays occidentaux sont plus circonspects, en raison des risques qu’elle fait peser sur le respect de la vie privée.
???INFO – Big Brother : le gouvernement du président #Macron devrait déployer un programme d’identité, baptisé #Alicem, en novembre généralisant la reconnaissance faciale. La France va devenir le 1er pays européen à utiliser ce dispositif. (The Telegraph) https://t.co/Q5iE2F2OCs
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) October 7, 2019
En Chine, la reconnaissance faciale pour arrêter les dissidents
L’arrestation en juin 2018 d’un dissident relativement méconnu en Chine pourrait avoir été rendue possible par l’usage de la technologie de reconnaissance faciale par le régime, maintenant largement installée dans les systèmes de vidéosurveillance des plus grandes villes du pays. Si tel est bien le cas, cette arrestation pourrait alors marquer l’entrée du régime dans une période qualifiée de « totalitarisme numérisé ».
La surveillance à outrance est une réalité omniprésente à l’intérieur des frontières de la Chine continentale. Les caméras couvrent tout le territoire, avec un maillage à 100% des grandes villes par les caméras de surveillance, au niveau de ce que George Orwell décrivait dans son oeuvre d’anticipation, 1984 : les citoyens sont surveillés sur écran à chaque tournant, et même à l’intérieur de leur maison.
Le programme Safe City, géré par le ministère chinois de la Sécurité publique, implique un volume massif de surveillance de l’information et des communications, également connu sous le nom de projet Skynet. Cela fait partie du « maintien de la stabilité » du régime chinois, qui est un euphémisme commun pour la surveillance et la répression du peuple chinois.
Huawei joue un rôle central dans le programme Safe City du régime chinois et participe activement au projet Skynet et à Blue Sky, un autre programme de surveillance utilisé par les autorités communistes.
L’amélioration rapide de la technologie de surveillance a ainsi largement contribué à la répression des droits de l’homme par le Parti, en traquant de plus belle les pratiquants de la pratique spirituelle interdite du Falun Gong, les membres de la minorité musulmane ouïghoure vivant dans la province du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, et les chrétiens des églises de maisons.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.