Le secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O, a annoncé ce mardi 24 décembre lors d’un entretien au Parisien, la mise en place d’une phase test concernant la reconnaissance faciale. Une expérimentation qui devrait durer «de six mois à un an, sous la supervision de la société civile et des chercheurs», a déclaré Cédric O, ainsi que le relate France Info.
Le but de cette technologie, détecter automatiquement les personnes dans les espaces publics, grâce à la vidéo-surveillance.
La France veut tester la reconnaissance faciale dans les lieux publics https://t.co/zf6Ag1IMqa
— Nicolas (@n_delannoy) 27 décembre 2019
Eddy Syd, du syndicat SGP Police FO, voit cette initiative d’un bon œil. «Cela permettra d’interpeller rapidement les individus recherchés et surtout éviter l’intrusion de personnes issues, comme ce fut lors des attentats de 2015, d’autres pays et d’autres régions», précise-t-il au micro de BFM Paris.
Si Cédric O souhaite un « débat apaisé », il reconnaît pourtant qu’«il y a de toute évidence des avantages, et des opportunités, mais aussi un certain nombre de risques pour les libertés publiques».
Pas moins de 80 organisations ont rédigées, la semaine dernière, une lettre ouverte signée par la Ligue des droits de l’homme (dont l’Observatoire des libertés et du numérique). Les signataires réclament l’interdiction de «la reconnaissance faciale sécuritaire». Ils dénoncent par ailleurs l’utilisation des portiques «Parafe» dans certains aéroports et gares.
La fin des libertés individuelles et la dérive sécuritaire s’annoncent donc dans les programmes électoraux de ces #Municipales2020
? M. Daubresse s’est positionné en faveur de la #ReconnaissanceFaciale, Mme Spillebout devra rapidement clarifier son usage de la videosurveillance https://t.co/C5ZVphYLuI
— Julie Nicolas ? (@julinicolae) 27 décembre 2019
Céline Malaisié, la présidente du groupe Front de Gauche Île-de-France, a dénoncé cette initiative. «C’est un contrôle finalement de la population, via un stock de données dont on ne sait pas qui y aurait accès, les contrôlerait et pour quel usage» a-t-elle exprimé à BFM Paris.
Pourtant, le règlement général sur la protection des données (RGPD) interdit «l’utilisation de la reconnaissance faciale sans le consentement des personnes qui y sont soumises». Pour le moment, concernant cette phase de test, très peu d’informations ont été divulguées.
Toutefois, de nombreux protagonistes sont intéressés par le développement de tels dispositifs de reconnaissance faciale. C’est notamment le cas du programme Alicem (« authentification en ligne certifiée sur mobile »), qui permet d’accéder à certains services publics ou privés. Certains industriels souhaitent également une surveillance des espaces publics lors des prochains jeux olympiques.
Sous couvert d’arguments économiques ou sécuritaires, le gouvernement travaille donc activement sur ce projet. Même si le programme test de reconnaissance faciale en est toujours à l’état d’expérimentation, Cédric O espère trouver une solution d’ici 2021.
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