Braquages, évasions, cavales et incarcérations… la vie de Rédoine Faïd, dont le verdict au procès de sa spectaculaire « belle » de la prison de Réau (Seine-et-Marne) est attendu mercredi, est rythmée par ses crimes et ses condamnations.
S’il commence les braquages vers 18 ans, Rédoine Faïd reste sous les radars jusqu’en 1995-1997, époque où il se met au hold-up avec prises d’otages à domicile.
Avec quelques autres « saucissonneurs », munis d’armes de poing, de masques de Raymond Barre, de François Mitterrand, de Charles Pasqua ou déguisés en père Noël, ils séquestrent et ligotent. Puis, gardant les familles en otage, ils forcent directeurs et responsables à aller vider les coffres de leur entreprise. Sur ce scénario, ils s’attaquent dans l’Oise au responsable d’une agence bancaire de Creil en décembre 1995, au gérant d’un supermarché de Liancourt en mars 1997, puis en juin à un bijoutier de Chantilly.
De saucissonneur à «roi de la belle»
À la fin des années 90, Rédoine Faïd change de braquet et passe aux attaques de fourgons blindés. Le 3 juillet 1997, aux environs de 20h00, avec une dizaine d’hommes vêtus de combinaison noire, masqués et, selon, armés de fusil à pompe, pistolets mitrailleurs, lance-roquettes, il percute et vide un fourgon en route pour Villepinte en Seine-Saint-Denis. Butin : 2,7 millions de francs (l’équivalent d’environ 600.000 euros actuels).
En 2010, il organise – mais sans y participer – un autre braquage. Le commando, repéré, se lance dans une course folle sur l’autoroute. À Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), une voiture de police municipale est mitraillée. Aurélie Fouquet, policière municipale de 26 ans, est mortellement blessée. Rédoine Faïd agira également dans le Pas-de-Calais, où il attaque à l’explosif un fourgon de transports de fonds, dérobant plus de deux millions d’euros en 2011.
Pour ses activités de « saucissonneur », Rédoine Faïd est notamment condamné en appel, en 2003, à 12 ans de réclusion. Il avait déjà l’année précédente écopé de 15 ans de prison pour l’attaque à main armée de Villepinte. Après plus de dix ans derrière les barreaux, il sort au printemps 2009 en libération conditionnelle. L’unique fois où il quitte licitement une prison.
En avril 2018, il est condamné en appel à 25 ans de prison pour son rôle en tant qu’« organisateur » du braquage raté de 2010 qui a coûté la vie à la policière. Puis en mars 2020, également en appel, à 28 années, cette fois pour l’attaque dans le Pas-de-Calais. Cette peine est confondue avec la précédente. Ses pourvois en cassation sont rejetés.
Le 13 avril 2013, à l’occasion d’un parloir, Rédoine Faïd, armé, prend quatre surveillants en otage, détruit cinq portes à l’explosif et quitte, en voiture, la prison de Sequedin dans le Nord. Il est interpellé dans un hôtel de la région parisienne, un mois et demi après, et écope de dix années de prison supplémentaires (en mars 2017).
En attendant, le 1er juillet 2018, il se refait la belle. Cette fois de la prison de Réau près de Paris, par hélicoptère et sous le nez de ses gardiens. Il est arrêté dans sa ville natale de Creil après trois mois de cavale. 22 ans de prison ont été requis le 17 octobre 2023 lors de son procès à Paris. Le verdict est attendu mercredi.
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