Le président français Emmanuel Macron prône, dans un entretien à un hebdomadaire, de « réduire significativement l’immigration, à commencer par l’immigration illégale », et annonce que le gouvernement reprendra « à la rentrée » son projet de loi sur le sujet plusieurs fois reporté depuis un an.
« Est-ce qu’on est submergés par l’immigration ? Non. C’est faux de dire cela. Cela dit, la situation que nous connaissons n’est pas tenable et nous devons réduire significativement l’immigration, à commencer par l’immigration illégale. Nous avons une obligation de résultat », a déclaré le président français dans cet entretien accordé au Point, mis en ligne mercredi.
« Pour ce faire, il faut mieux protéger nos frontières extérieures, européennes, car rappelons-le, la France n’est pas un pays de première entrée en Europe mais surtout d’immigration secondaire pour des étrangers entrés par un autre pays de l’Union européenne », poursuit M. Macron. « On doit par ailleurs aussi être plus efficace dans l’application du droit d’asile, dévoyé par les réseaux de passeurs. C’est au cœur du projet de loi préparé par le gouvernement », ajoute le chef de l’État.
« En résumé oui, il faut réduire l’immigration, mais il faut continuer en parallèle d’agir par l’école, l’intégration, l’autorité, la République. Et l’économie. Quand vous avez 10% de chômage pendant des années, vous n’intégrez pas », a conclu M. Macron.
Un recours au 49-3 n’est pas exclu
Sur ce volet, M. Macron annonce que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin va reprendre le projet de loi immigration, dont l’examen, qui avait débuté cet hiver au Sénat, a été depuis reporté à plusieurs reprises. « Nous allons, avec la Première ministre, Élisabeth Borne, mandater dès la rentrée le ministre de l’Intérieur pour repartir du projet du gouvernement, échanger avec toutes les forces d’opposition qui vont dans ce même sens et construire un projet le plus efficace possible ».
Alors que l’exécutif peine à trouver une majorité sur ce texte, le chef de l’État « pense » et souhaite pouvoir « éviter » d’avoir recours au 49-3, article de la Constitution qui permet l’adoption d’une loi sans vote à la chambre basse du Parlement. Mais, ajoute-t-il, « je suis aussi pour utiliser les instruments de la Constitution. Nous avons besoin de résultat et donc si un tel texte était bloqué il ne faut rien s’interdire ».
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