Aux commandes d’un célèbre camping 5 étoiles à Canet‑en‑Roussillon (Pyrénées‑Orientales), Roger Pla a refusé les 40 millions d’euros que lui proposaient un fonds de pension pour lui racheter l’établissement. Sans héritier à l’âge de 73 ans, il a préféré créer une fondation en accord avec ses valeurs sociales et environnementales.
« Ce n’est pas le capital, ce n’est pas ça qui m’intéresse, c’est la continuité de l’épanouissement de l’homme dans l’entreprise », assure à France 3 celui qui préside le camping Le Brasilia depuis 1978. Créé par ses parents en 1963, l’établissement se trouve sur un terrain de 17 hectares, idéalement situé entre le littoral de la Méditerranée et le fleuve la Têt, à proximité immédiate du centre‑ville de la station balnéaire du Canet‑en‑Roussillon.
Comme il n’a ni frère ni sœur ni aucun autre héritier direct, et que les droits de succession pour les héritiers indirects sont extrêmement couteux en France, Roger Pla a décidé de léguer Le Brasilia ‑ qui vaut une véritable fortune ‑ à une fondation qu’il a créée il y a quelques mois.
« Je ne veux pas que le Brasilia tombe dans les mains de n’importe qui, et encore moins à un fonds de pension qui n’a que pour seul fondement la capitalisation », explique le septuagénaire à Actu Perpignan. « Seuls des fonds de pension ont les moyens de faire l’acquisition d’établissements comme le nôtre », ajoute‑t‑il, en entrevue au Parisien.
Trois missions
La Fondation Famille Pla a plusieurs missions qui tiennent à cœur à Roger Pla. La principale est de faciliter l’accès aux vacances aux enfants défavorisés : « Nos premières actions iront en direction des enfants malades, handicapés et éloignés des vacances. Pour que, eux aussi puissent aller à la mer. »
La fondation participe aussi à la sauvegarde du patrimoine de la commune de Canet‑en‑Roussillon, qu’il s’agisse du château de Vicomtal, du village des pêcheurs ou encore de certains bâtiments communaux. Enfin, une troisième mission consiste à sauvegarder le littoral ainsi que le cordon dunaire.
Pour l’instant, Roger Pla a transmis 11 % du capital du camping à la fondation, soit environ 160 000 € cette année. « Une fois que j’aurai la certitude que la fondation marchera comme je le souhaite, je lui léguerai l’intégralité de mes parts du Brasilia », assure‑t‑il, estimant que cela pourrait arriver d’ici une dizaine d’années.
Renoncer à une fortune
Renoncer à une telle fortune a‑t‑il été une décision difficile à prendre pour le fils des fondateurs du Brasilia ? Il assure qu’à son âge, il n’a ni envie d’acheter des yachts ni un château en Espagne, et que son « quotidien est largement satisfait ».
« Je suis très heureux de pouvoir faire cette action pour la pérennité de l’entreprise. Cela donne aussi du sens pour tous les gens qui y travaillent au quotidien et pour tous les vacanciers que l’on accueille chaque année et qui nous suivent depuis très longtemps », remarque le septuagénaire.
« Aujourd’hui, une entreprise ce n’est pas qu’un bénéfice, ce n’est pas que des dividendes, c’est aussi une responsabilité sociale et environnementale », affirme Roger Pla, qui espère également inspirer d’autres chefs d’entreprise par son action.
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