L’une des principales agences du régime chinois a publié une menace voilée selon laquelle une répression plus sévère contre les manifestants de Hong Kong pourrait avoir lieu dans deux semaines.
La Commission centrale des affaires politiques et juridiques, principale agence juridique de la Chine, dans un article d’opinion publié sur son compte WeChat sur les médias sociaux le 1er septembre, a accusé les manifestants de s’être livrés à des « actes terroristes » pendant les manifestations du 31 août.
Défiant une interdiction policière, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue dans l’après-midi du 31 août. Ce soir-là, des accrochages entre les manifestants et la police se sont répandus dans le métro, où la police a fait irruption dans les wagons de train pour tenter d’arrêter les manifestants. Les images montrent des personnes battues par la police anti-émeute alors qu’elles se recroquevillaient sur le sol derrière des parapluies.
L’article avertissait que les manifestants ne pouvaient pas « s’esquiver » simplement en voulant se « couvrir le visage ». L’article suggérait qu’ils rencontreraient leur destin « le jour de la pleine lune ». On avertissait également les manifestants de prendre note que la fête asiatique, le Festival de la mi-automne, qui tombe à la pleine lune le 13 septembre de cette année, a lieu dans seulement quelques jours.
Le commentaire a souligné la présence de drapeaux américains dans une marche plus tôt dans la journée comme « preuve d’ingérence étrangère ».
Le régime chinois a eu recours à maintes reprises à la rhétorique accusant les gouvernements étrangers, en particulier les États-Unis et le Royaume-Uni, de « fomenter l’agitation » à Hong Kong. Pékin a également qualifié les manifestants de « radicaux ».
Depuis plus de trois mois, des masses de Hongkongais remplissent les rues pour demander au gouvernement de Hong Kong de retirer complètement un projet de loi d’extradition maintenant suspendu.
Beaucoup craignent que le projet de loi n’érode l’autonomie de Hong Kong, car il permettrait à n’importe qui à Hong Kong d’être extradé en Chine pour y être jugé par des tribunaux contrôlés par le Parti communiste chinois, connu pour utiliser son système judiciaire pour faire taire les critiques et punir les soi-disant dissidents.
Les manifestants ont à maintes reprises exhorté la communauté internationale, en particulier les gouvernements britannique et américain, à protéger leurs droits de l’homme face à l’augmentation des cas de violence policière contre les manifestants, qui ont été condamnés par des organisations de défense des droits telles que Hong Kong Watch, une organisation britannique sans but lucratif.
Violence dans le métro
La marche pacifique du 31 août s’est transformée en affrontements entre les manifestants et la police dans la soirée. Les manifestants auraient lancé des cocktails Molotov et des briques, alors que la police projetait une succession de gaz lacrymogènes et déployait des canons à eau sans fin.
L’un des affrontements a eu lieu à l’intérieur de la station Prince Edward, une station de métro située à Mong Kok, un quartier commerçant populaire. Des vidéos en ligne ont montré que les agents de police battaient les passagers et les aspergeaient de gaz poivré. Certains manifestants se protégeaient avec des parapluies, tandis qu’un homme était à genoux et implorait la police d’arrêter.
News report of MTR station assault by the police. You can see multiple times in this 52 seconds of video that police uses force to people not resisting at all, including those who got beaten up in the train, and got sprayed tear liquid after the beating. pic.twitter.com/jGqFTxX9Mb
— LO Kin-hei 羅健熙 (@lokinhei) 31 août 2019
Dans un reportage sur l’agression par la police, on peut voir plusieurs fois dans cette vidéo de 52 secondes que la police utilise la force auprès de gens qui ne résistent pas du tout, y compris ceux qui ont été battus dans le train, et qui ont été aspergés de liquide lacrymal après les coups.
Chinese Mainland Military police terrorist attack on #HongKong citizens in the subway.#HongKongProtests pic.twitter.com/iHVnzKtQJf
— H₂OMIE (@MalwareHomie) 31 août 2019
La police de Hong Kong a arrêté plus de 40 personnes au poste, dont un garçon de 13 ans.
Hong Kong Watch, dans un post sur Facebook, a condamné la police pour ce qui s’est passé à la station de métro, déclarant que « les autorités de la police de Hong Kong doivent une explication au peuple de Hong Kong et à la communauté internationale ».
Le 31 août, un membre du Congrès américain a appelé à la libération immédiate des personnes détenues sous des « accusations politiquement motivées » et a demandé aux autorités de Hong Kong de mettre un terme à l’usage excessif de la force contre les manifestants.
Du 29 au 30 août, la police a arrêté plusieurs éminents militants pro-démocratie et législateurs, accusés de rassemblement illégal lors de manifestations précédentes.
« Le refus de Pékin de donner aux autorités de Hong Kong la latitude nécessaire pour répondre aux préoccupations des Hongkongais a exacerbé les tensions. Nous appelons les dirigeants chinois à reconsidérer cette décision », ont déclaré conjointement Eliot Engel (D-N. Y.), président de la commission des affaires étrangères de la Chambre, et Michael McCaul (R-Tex.), le principal républicain de la commission.
« Des compromis seront nécessaires pour désamorcer les tensions et rétablir la paix dans cette grande ville », ont-ils ajouté.
La police de Hong Kong a arrêté près de 900 personnes dans le cadre des manifestations depuis juin.
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