Le Hong Kong d’aujourd’hui est méconnaissable comparativement au Hong Kong d’il y a à peine dix ans. Alors que le Parti communiste chinois (PCC) révise les programmes universitaires hongkongais, le « patriotisme collectif » a maintenant remplacé la liberté individuelle. La loyauté envers Pékin n’est pas seulement attendue, elle est obligatoire. Le refus d’obtempérer entraîne très souvent une punition.
À ce jour, la répression du PCC à Hong Kong a été aussi brutale qu’elle a été omniprésente. Ce territoire semi-autonome, autrefois connu pour sa tolérance et son ouverture d’esprit, est en train de devenir un lieu d’intolérance et de politique dirigiste. Le 19 septembre, Hong Kong s’est enfoncé encore plus dans l’abîme antidémocratique. Conformément au système « réservé aux ‘patriotes’ » du PCC, l’élite politique hongkongaise, qui n’est guère plus que des « marionnettes de foire« pour Pékin, a commencé à sélectionner un nouveau comité qui choisira finalement le nouveau dirigeant de Hong Kong, soutenu par l’État-parti chinois.
Une fois que Pékin a adopté la loi de sécurité nationale pour Hong Kong, ce territoire a commencé à se transformer en une « société proche des descriptions orwelliennes attribuées à la Chine continentale, où la dissidence est rapidement écrasée et pénalisée », souligne Kevin Drew, rédacteur en chef adjoint de U.S. News. En d’autres termes, Hong Kong n’est plus différent d’autres endroits en Chine continentale.
Kevin Drew s’est entretenu avec Dennis Kwok, ancien législateur à Hong Kong et chercheur à la Kennedy School of Government de l’université Harvard. Interrogé sur la disparition de Hong Kong en tant que territoire semi-autonome, M. Kwok a indiqué : « Je pense que la communauté internationale voit clairement Hong Kong comme… un avertissement par rapport aux accords internationaux que vous avez signés avec la Chine et leurs implications. » Et il a poursuivi : « Je ne suis pas sûr que nous devions considérer Hong Kong de manière isolée. Nous devrions considérer l’ensemble de la situation par rapport à la politique de la Chine à l’intérieur du pays, que ce soit au Xinjiang, à Hong Kong, ou… sa politique à l’égard de Taïwan et de la mer de Chine méridionale. »
Dennis Kwok a également évoqué l’antagonisme de l’État-parti chinois envers l’Australie, ainsi que la détention arbitraire de deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor (le mois dernier, les deux hommes ont été autorisés à rentrer dans leur pays juste après que Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei accusée de fraude par la justice américaine, a été libérée de l’assignation à résidence dans son luxueux manoir au Canada). « Je pense que tous ces éléments doivent être examinés dans leur contexte global afin de comprendre ce que fait la Chine », a-t-il précisé.
M. Kwok a, bien sûr, raison. Ce qui se passe à Hong Kong ne se limite plus à Hong Kong. Le désir du PCC de dominer le monde n’est pas le fruit de notre imagination. Il s’agit d’une réalité. Avec son gigantesque programme « Belt and Road Initiative – BRI » (initiative ceinture et route), souvent qualifié de « nouvelle route de la soie », la Chine augmente le nombre de pays qui lui mangent dans la main. Cependant, d’après un rapport publié par le Green BRI Center, au cours des 18 derniers mois, un nombre croissant de clients de la BRI « ont vu leur dette souveraine devenir insoutenable » – une tendance a été « accélérée par la pandémie du Covid-19 ». Des pays comme le Congo, Djibouti et l’Angola sont lourdement endettés auprès de Pékin. Ils ne sont pas les seuls : le Pakistan doit 20 milliards de dollars à Pékin ; le Kenya – 7,5 milliards ; l’Éthiopie – 6,5 milliards ; et le Laos, dont le PIB n’est que de 18 milliards de dollars, doit désormais 5 milliards à la Chine.
Pour paraphraser François Rabelais, dettes et mensonges sont souvent les deux faces de la même pièce. Avec sa BRI, la Chine a vendu à de nombreux pays des mensonges très coûteux. Les victimes n’ont d’autre choix que de payer la facture. Toutefois, comme dans le cas du géant chinois de l’immobilier Evergrande, elles peuvent choisir de ne pas payer leurs dettes. Espérons pour elles.
Quoi qu’il en soit, que les pays tombés dans le piège de la dette chinoise remboursent ou non leurs énormes dettes, l’influence du régime chinois est indéniable. En fait, la présence du PCC se fait sentir dans presque tous les pays du monde. Pour aggraver encore les choses, comme l’a noté le journaliste John Xie, Pékin contrôle désormais « plus de ports de navigation que tout autre pays ». Avec « 100 ports dans au moins 60 pays », le PCC est en train d’en chercher d’autres. On ne peut sous-estimer l’importance stratégique de ces plaques tournantes des échanges internationaux. Comme le montrent les recherches, les ports jouent un rôle essentiel dans la stabilité économique d’un pays. Après tout, celui qui contrôle les eaux contrôle le monde.
L’emprise du PCC sur la société ne connaît pas de limites. Non seulement l’État-parti contrôle un certain nombre de nations puissantes, mais il exerce également une influence néfaste sur certaines des organisations les plus puissantes du monde. Par exemple, comme l’a montré l’Observer Research Foundation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Chine sont des complices dans le crime : la première a aidé la seconde à dissimuler les origines du Covid-19.
L’année dernière, la Chine – l’un des pires auteurs de violations des droits de l’homme de la planète – a obtenu un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La fiction ne peut tout simplement pas rivaliser avec la réalité ! Accorder à la Chine un siège dans ce Conseil équivaut à donner à Alexandre Lukashenko, le dictateur biélorusse, un prix Nobel de la paix. Plus récemment, selon un certain nombre de rapports bien crédibles, des fonctionnaires de la Banque mondiale ont modifié des données pour améliorer le classement mondial de la Chine en la rendant plus attrayante aux investisseurs étrangers. On apprend que ces modifications ont été effectuées à la demande de Jim Yong Kim, alors président de la Banque mondiale, et de Kristalina Gueorguieva, alors directrice générale de la Banque mondiale et actuellement directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). On peut supposer que Pékin a exercé une forte pression sur M. Kim et Mme Gueorguieva.
Cela nous ramène à la détérioration de la situation à Hong Kong, dont les événements ne doivent pas être considérés de manière isolée. En fait, rien de ce que fait le PCC ne devrait jamais être considéré de manière isolée. Les personnes qui doutent de l’influence internationale croissante du régime chinois feraient bien d’arrêter de faire l’autruche et sortent leur tête du sable.
John Mac Ghlionn est un chercheur et un essayiste. Ses écrits ont été publiés dans des journaux comme le New York Post, Sydney Morning Herald, American Conservative, National Review, Public Discourse et d’autres médias respectables. Il est également chroniqueur à Cointelegraph.
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