« Les maux de notre société se retrouvent dans les cours d’écoles qui ne sont préservées ni du racisme ou de l’antisémitisme ordinaire », expliquait la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem le 21 mars. Les attentats perpétrés la semaine dernière en Belgique ont une fois de plus confirmé que le niveau de tension que connaît l’Europe demande une réponse par plus de tolérance religieuse.
Selon une étude de l’Observatoire France Sociovision de 2014, un peu moins de 50% des Français déclarent avoir une appartenance religieuse. Catholiques, musulmans, juifs, protestants, bouddhistes ou autres, même si le nombre de personnes se déclarant croyantes ou pratiquantes connaît une baisse depuis quelques décennies (elles étaient 59% en 1994, 46% en 2014), la religion fait encore partie du quotidien et de la culture de nombre de Français. Vivre ensemble en tolérant l’autre et en acceptant ses différences, tel est le défi devenu urgence, depuis la montée du radicalisme.
Le fait religieux, un enseignement à part entière
Le 21 janvier 2015, au lendemain des premiers attentats de Paris, François Hollande déclarait souhaiter qu’« une attention particulière » soit portée à l’enseignement du fait religieux.
À cette époque, l’Observatoire de la laïcité recommandait de former tous les fonctionnaires à la laïcité et en particulier les enseignants, « pour qu’ils introduisent une distance critique dans la réflexion personnelle de leurs élèves ». Il précisait ainsi que les programmes scolaires devraient prendre en compte « toutes les cultures convictionnelles et confessionnelles » afin que « tous les enfants disposent des outils critiques nécessaires à l’appropriation du récit national ».
À la rentrée prochaine, l’enseignement laïc du fait religieux occupera une place plus importante.
– Najat Vallaud-Belkacem
Intégré à l’enseignement d’histoire en élémentaire, le fait religieux est ainsi présenté comme partie intégrante de l’histoire de France.
Un enseignement à mettre en pratique
Victor est jeune professeur des écoles, diplômé initialement en histoire. Selon lui, l’étude du fait religieux constitue avant tout « l’étude de l’impact de la religion sur les sociétés ». « Cette étude est intégrée dans les programmes, de manière à comprendre comment sont apparues ces religions et quels impacts elles ont eu sur les civilisations », a-t-il précisé. Récemment diplômé, Victor a pu bénéficier « de cours de didactique sur le fait religieux » ce qui lui a permis de comprendre que cet enseignement n’était pas une simple présentation « vitrine » des différentes religions.
Seulement, dans les faits, ces enseignements sont souvent mis de côté car nombre d’enseignants avouent manquer de culture religieuse et être ainsi dépourvus de moyens pédagogiques. D’où la création d’un module spécifique intégré dans les formations de l’ESPE (École Supérieure du Professorat et de l’Éducation).
Concernant l’approfondissement de cet enseignement, Najat Vallaud-Belkacem a précisé sur Direct Matin le 21 mars que « dans le cadre des nouveaux programmes, qui entrent en vigueur à la rentrée prochaine, l’enseignement laïc du fait religieux occupe une place plus importante ». Les religions et le fait convictionnel seront abordés comme un vecteur de connaissances.
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