Manger une salade d’algues peut renforcer l’efficacité des vaccins et aider à traiter les boutons de fièvre, l’herpès, le virus d’Epstein-Barr et le zona.
Des millions de tonnes d’algues sont récoltées chaque année, dont la « consommation a été associée à une diminution de la fréquence des maladies chroniques », tant physiques que mentales. Par exemple, les femmes qui consomment davantage d’algues pendant leur grossesse semblent moins déprimées et présentent moins de symptômes d’allergies saisonnières.
Mais le problème de ces études transversales et corrélationnelles est qu’il est impossible de prouver la relation de cause à effet. Peut-être que, de manière générale, la consommation d’algues n’est qu’un indicateur du respect des « coutumes alimentaires traditionnelles japonaises », qui comportent de nombreux aspects différents susceptibles de prévenir les maladies. Pour savoir avec certitude si les algues peuvent moduler la réponse immunitaire, il faut les mettre à l’épreuve.
Habituellement, les chercheurs procèdent comme suit : des études in vitro (c’est-à-dire dans une éprouvette) qui permettent de réaliser des expériences plus rapides, plus faciles et moins coûteuses. Huit variétés d’algues différentes sont sélectionnées pour préparer un thé d’algues afin d’y déposer quelques gouttes sur des cellules du système immunitaire humain dans une boîte de pétri.
Ce sont des études comme celles-ci qui ont démontré que l’algue wakamé, que l’on trouve dans la salade d’algues, peut quadrupler la capacité de réplication des cellules T, qui constituent une partie importante de notre défense immunitaire contre des virus comme celui de l’herpès simplex. Cependant, personne n’a essayé de faire consommer des algues à des personnes atteintes d’herpès, jusqu’à cette étude.
Des chercheurs ont donné à des personnes souffrant de diverses infections herpétiques environ deux grammes par jour de wakamé pur en poudre, ce qui équivaut à environ 4 cuillères à soupe de salade d’algues. Le résultat a été probant: « Les quinze patients atteints d’infections virales herpétiques ont tous vu leurs symptômes s’atténuer ou disparaître de manière significative ». Les patients étaient atteints, pour certains, du virus de l’herpès type 1, responsable de l’herpès labial, qui provoque des boutons de fièvre ; du virus de l’herpès type 2, qui provoque l’herpès génital ; du virus de l’herpès type 4, également connu sous le nom du virus d’Epstein-Barr, qui provoque la mononucléose ; et du virus de l’herpès type 3, qui provoque le zona et la varicelle. Il n’y avait pas de groupe de contrôle, et comme il n’y a pas de risque, pourquoi ne pas essayer ? Quoi qu’il en soit, si vous avez un rendez-vous galant et qu’il ou elle commande une salade d’algues, vous pourriez l’interroger sur ses antécédents.
Les chercheurs ont également découvert que le wakamé stimule la production d’anticorps. Alors, pourrait-il être utile pour renforcer l’efficacité des vaccins ? Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables à la grippe et peuvent en décéder. Le vaccin contre la grippe peut aider, mais ironiquement, les personnes âgées sont moins sujettes à en bénéficier, car la fonction immunitaire a tendance à diminuer avec l’âge.
70 volontaires âgés de plus de 60 ans ont donc été sélectionnés. En leur donnant un extrait de wakamé tous les jours pendant un mois avant la vaccination, le taux d’anticorps a augmenté jusqu’ici. Afin de pouvoir réaliser cette étude en double insu, les chercheurs ont utilisé un extrait de wakamé plutôt que l’algue en elle-même, puisqu’il est assez difficile de faire une salade d’algues placebo convaincante.
« Nous espérons que les algues consommées quotidiennement au Japon, bien que presque inconnues » partout ailleurs en dehors des restaurants japonais, commenceront à être plus largement « consommées… pour un renforcement potentiel de l’immunité et pour diminuer le risque de maladies infectieuses chez les personnes âgées. »
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