En Chine, on commence à prendre les repas en compagnie de Big Brother sorti du fameux roman 1984 de Georges Orwell. Un lycée a installé dans sa cafétéria un système de reconnaissance faciale qui oblige les élèves à faire scanner leur visage afin d’être servis.
Ce système loué par les médias d’État en tant qu’une réussite innovatrice n’est qu’une illustration du fait que le régime chinois introduit la technologie de reconnaissance faciale dans toute la société avec l’objectif de pouvoir un jour surveiller tous les citoyens chinois.
Selon de nombreux médias officiels chinois, l’utilisation de cette technologie au lycée no 11 de Hangzhou dans la province côtière du Zhejiang est considérée par les responsables comme un moyen de régler un petit problème – celui des élèves qui oublient d’apporter leurs coupons de repas.
Fourni par une entreprise commerciale chinoise, le système Smart Dining Hall 3.0 prévoit l’installation de caméras à tous les comptoirs de la cafétéria. Les élèves qui font la queue pour obtenir le repas doivent scanner leurs visages afin de les comparer à la base de données. Cette procédure « ne prend qu’une seconde ».
Le système stocke les numéros d’identification de tous les élèves avec leurs photos qui ont été prises lors de leur inscription au lycée. Les élèves sont invités à prendre plusieurs photos afin de s’assurer de pouvoir capter différents angles et expressions faciales.
Le système enregistre non seulement les visages des élèves, mais aussi le solde de leur compte et l’historique des repas commandés. Le lycée peut même envoyer chaque semaine aux parents un rapport des repas pris par leurs enfants – un « progrès » par rapport à la version précédente du système qui envoyait des rapports une fois par mois.
Le lycée prétend que l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale à la cafétéria est plus efficace que l’utilisation d’une carte-coupons de repas, car les élèves qui oublient leur carte peuvent toujours être servis. Auparavant, il y avait « jusqu’à 50 étudiants » par jour qui oubliaient d’apporter leur carte, estime Zhang Guan-chao, le sous-directeur du lycée.
Zhang Guan-chao a également annoncé que, grâce au « succès » du système, le lycée envisage d’introduire un système similaire pour enregistrer la présence dans les salles de classe. « Cette technologie peut même être utilisée pour surveiller quel élève parle le plus pendant les cours, qui étudie et travaille le plus à la bibliothèque, sur le terrain de sport et dans le laboratoire scientifique », a-t-il précisé.
Sans consentement
La technologie de reconnaissance faciale se propage rapidement dans différents secteurs en Chine. Toutefois, la décision d’imposer ce système dans la vie quotidienne des Chinois ne dépend presque jamais de l’avis des gens qui sont surveillés. Dans le cas du lycée no 11 de Hangzhou, aucun des rapports des médias officiels chinois ne mentionne si l’un des parents ou des élèves a consenti à ce qu’un tel système soit installé.
Le South China Morning Post a rapporté la semaine dernière que le régime chinois, en 2015, avait commencé à installer un gigantesque système de surveillance. Ce système reliera les caméras de sécurité de toute la Chine à une base de données contenant le profil d’identité faciale de tous les citoyens chinois.
Selon le rapport, on ne sait pas quand le système sera opérationnel, car les limites actuelles de la technologie de reconnaissance faciale et le grand nombre de Chinois à surveiller demandent beaucoup de temps pour l’installer et l’optimiser.
Cependant, le rapport exprime la préoccupation croissante que toute la Chine pourra suivre l’exemple du lycée de Hangzhou et passer aux prochaines étapes de surveillance – enregistrer tous les citoyens chinois dans une gigantesque base de données que le régime pourra surveiller. C’est une intention que le régime chinois n’a jamais cachée.
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