Mercredi, le FBI a réagi aux Twitter Files publiés par Elon Musk montrant comment l’agence de renseignement travaillait en étroite collaboration avec la plateforme. Le FBI a évoqué des « théoriciens du complot » cherchant à le discréditer.
« La correspondance entre le FBI et Twitter ne montre rien de plus que des exemples propres à nos engagements traditionnels, établis de longue date et permanents entre le gouvernement fédéral et le secteur privé, qui impliquent de nombreuses entreprises dans de multiples secteurs et industries », indique le communiqué du FBI, transmis à Fox News, en réponse aux dossiers. « Comme le montre la correspondance, le FBI fournit des informations capitales au secteur privé pour lui permettre de se protéger et de protéger ses clients. »
« Les hommes et les femmes du FBI travaillent chaque jour pour protéger le public américain », poursuit le communiqué. « Il est regrettable que des théoriciens du complot et d’autres personnes alimentent en informations erronées le public américain pour tenter de discréditer l’agence. »
La déclaration du FBI ne précise pas qui sont les théoriciens du complot. Depuis début décembre, Musk a divulgué des dossiers à plusieurs journalistes indépendants, dont Michael Shellenberger, Matt Taibbi et Bari Weiss, ainsi que Lee Fang de The Intercept.
Cette semaine, Michael Shellenberger a mis en ligne de nouveaux Twitter Files relatifs à l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden et a publié des messages prouvant que le FBI œuvrait pour discréditer l’article et empêcher qu’il ne soit diffusé sur Twitter en octobre 2020, à quelques semaines de l’élection.
« J’ai rapidement mis en évidence un schéma où il apparaît que des agents du FBI, ainsi que d’anciens agents du FBI de la société, se sont engagés dans une campagne de désinformation adressée aux cadres supérieurs de Twitter et de Facebook, ainsi qu’aux cadres supérieurs des organes de presse, afin de les préparer, orienter, faire rejeter les informations sur Hunter Biden lorsqu’elles seraient publiées », a écrit Michael Shellenberger.
Activité du FBI
D’autres courriels montrent comment le FBI pressait Twitter de s’en prendre à certains comptes. Le 3 novembre, Elvis Chan, responsable du FBI à San Francisco, signalait 25 comptes, dont celui du média Right Side Broadcasting Network, dont les messages « pouvaient justifier une action supplémentaire dans la mesure où ces comptes étaient utilisés pour diffuser des informations erronées sur les élections à venir ».
Selon un autre courriel daté du 10 novembre, quatre comptes « pourraient potentiellement constituer des violations des conditions d’utilisation de Twitter pour toute action ou inaction jugée appropriée dans le cadre de la politique de Twitter », selon un message de Matt Taibbi publié au début du mois. Un autre courriel a révélé que Twitter évaluait et traitait une liste de tweets signalés par le FBI pour « contenu potentiellement violent », notamment un message critiquant le commentaire du gouverneur de New York de l’époque, Andrew Cuomo, sur les vaccins obligatoires.
Musk, qui a approuvé et partagé les Twitter Files, n’a pas commenté publiquement la déclaration du FBI jeudi. Le FBI n’a pas répondu aux multiples demandes de commentaires.
D’autres lots de Twitter Files ont montré que le FBI échangeait constamment avec le personnel de la plateforme, mettant en place des réseaux de communication spécifiques.
L’avocat général de Twitter, James Baker, était autrefois avocat général du FBI.
Au début du mois, Elon Musk et Matt Taibbi ont appris que James Baker, avait « examiné » à leur insu les Twitter Files un jour avant qu’ils ne soient envoyés aux journalistes pour être rendus publics.
Suite à quoi, Elon Musk a « écarté » (selon ses termes) James Baker de la plateforme. Celui-ci n’a pas commenté ce qui à l’évidence était un renvoi.
Entretemps Matt Taibbi a révélé que James Baker avait été un des principaux acteurs de la censure de l’article du New York Post sur l’ordinateur portable de Hunter Biden à la veille des présidentielles.
En octobre 2020, l’équipe de Twitter se demandait sur quelle base elle pouvait censurer cet article. Finalement il est apparu qu’on pouvait le bloquer au nom de la politique sur le contenu piraté de Twitter. Les informations partagées par l’article avaient peut-être été piratées, ce qui constituait un motif permettant de légitimer son blocage.
Cette raison cependant était contestée dans les faits. Néanmoins James Baker a validé la censure en ces termes :
« Je suis d’accord pour conclure que nous avons besoin de plus de faits pour évaluer si les documents ont été piratés. À ce stade, cependant, il est raisonnable de penser qu’ils ont pu l’être et que la prudence s’impose. »
28. To which former Deputy General Counsel Jim Baker again seems to advise staying the non-course, because “caution is warranted”: pic.twitter.com/tg4D0gLWI6
— Matt Taibbi (@mtaibbi) December 3, 2022
En réalité, le New York Post avait rendu clair que l’ordinateur portable avait été laissé par Hunter Biden dans un atelier de réparation du Delaware, il n’était donc aucunement question de piratage.
Suite aux dernières révélations, les républicains de la Chambre des représentants ont annoncé qu’ils interrogeront le FBI dès qu’ils prendront la majorité en2023.
« Nous allons faire plus que simplement les assigner à comparaître. Nous allons changer l’orientation actuelle du FBI », a déclaré le chef du groupe parlementaire républicain Kevin McCarthy (Parti républicain-Californie) sur Fox News.
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