L’ancien président Nicolas Sarkozy, mis en examen vendredi dans l’enquête sur de possibles manœuvres frauduleuses pour le disculper des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, est « fermement décidé » à « défendre son honneur », ont indiqué ses avocats.
« Nicolas Sarkozy est fermement décidé à faire valoir ses droits, établir la vérité et défendre son honneur », écrivent Mes Jean-Michel Darrois et Christophe Ingrain dans un communiqué transmis à l’AFP. Dans ce dossier, ce sont désormais dix protagonistes qui sont soupçonnés d’avoir œuvré, à des moments et degrés divers, dans cette opération qui aurait principalement visé à tromper la justice française.
Parmi les mis en cause, outre M. Sarkozy, la reine des paparazzis Mimi Marchand, l’intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, le puissant chef d’entreprise David Layani, etc. Les poursuites contre le financier Pierre Reynaud, mort en mai, sont éteintes.
Deux infractions retenues
Première infraction retenue vendredi pour Nicolas Sarkozy, recel de subornation de témoin : cela vise spécifiquement l’opération qui aurait consisté à obtenir la rétractation des accusations contre l’ex-chef de l’État du sulfureux intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, fin 2020 en échange d’une possible rémunération. Ce revirement avait donné lieu à une retentissante interview sur BFMTV et Paris Match, point de départ de l’enquête. Pour Mes Darrois et Ingrain, « il est désormais établi que Nicolas Sarkozy n’est ni l’auteur ni le complice d’une éventuelle subornation de témoin. Il n’a été mis en examen que pour un prétendu recel ».
Deuxième infraction, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’escroqueries au jugement en bande organisée, qui vise l’ensemble de l’opération appelée « Sauver Sarkozy » par l’un des mis en cause. « Nicolas Sarkozy souligne qu’il n’a jamais pris la moindre initiative procédurale. S’être réjoui d’une énième version de Ziad Takieddine sur une chaîne d’information ne peut pas être interprété comme une tentative de pression sur la justice », considèrent ses avocats.
Témoin assisté pour l’infraction la plus grave
Enfin, l’ex-chef de l’État est témoin assisté pour l’infraction de participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction de corruption active de personnel judiciaire étranger au Liban, celle qui lui aurait fait encourir la peine la plus lourde. Cette décision « démontre qu’il n’existe aucun indice le mettant en cause », se félicitent ses conseils.
Mes Darrois et Ingrain estiment que Ziad Takieddine a livré « une vingtaine de versions différentes du prétendu financement libyen de la campagne de 2007″ mais qu’« aucune de ses versions n’a jamais présenté la moindre crédibilité ». « La justice ne peut persévérer à donner de la crédibilité à ses déclarations lorsqu’elles accusaient Nicolas Sarkozy, et à l’inverse, les considérer manipulées lorsqu’elles le disculpent », insistent-ils.
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