Les grèves et les manifestations annoncées pour jeudi ne nous étonnent pas. Il existe, dans ce pays, des politiques, des syndicats, des catégories professionnelles privilégiées qui n’acceptent aucune réforme, même symbolique. Protégés par un statut qu’ils ne veulent surtout pas perdre, ils menacent de bloquer tout un pays pour le conserver. Ce qu’ils veulent, plutôt, c’est que l’on « fasse payer les retraités et les entreprises » pour combler le déficit du système par répartition. Ceux de gauche sont rejoints dans cette voie par des gens de droite et même par certains qui se considèrent comme des… libéraux. N’est-il pas logique de demander davantage d’efforts aux retraités, qui ont beaucoup plus d’argent et de biens que les jeunes ? Bizarre façon de réformer les retraites. Pourquoi ne pas supprimer carrément les pensions, le problème serait résolu. Plus sérieusement, il nous semble normal qu’un retraité soit plus à l’aise qu’un jeune. C’est grâce à l’évolution dans la vie professionnelle, aux augmentations de salaire, au patrimoine accumulé au fil de la vie, qu’on augmente son patrimoine. Avec l’âge. De plus, les retraités du privé (car, il ne faut pas se faire d’illusion, ceux du public seraient épargnés ou obtiendraient une compensation financière) ne sont pas vraiment des nantis. Comme nous l’avons montré, ils sont moins d’un sur deux à recevoir plus de 1 500€ par mois, contre près de trois sur quatre dans le public.
Forcer encore sur les cotisations des entreprises n’améliorera pas non plus le système. D’une part parce que ce ne sont pas les patrons, ni les entreprises qui cotisent, mais les salariés. C’est leur argent. D’autre part, parce que la France bat déjà des records en matière de cotisations retraite : elle affiche le taux le plus élevé après l’Italie et la République tchèque, soit 27% contre une moyenne de 18,4% dans l’OCDE. Comme d’habitude, on cherche des vaches à lait et on bloque le pays pour préserver un système qui s’écroule. Au lieu de le transformer.
Article écrit par Nicolas Lecaussin avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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