Mercredi sous haute tension au Palais Bourbon : sept députés et sept sénateurs ont commencé à se réunir à huis clos, pour chercher un compromis sur la réforme des retraites. Un accord indispensable à la veille d’un éventuel vote final à l’Assemblée, à haut risque pour l’exécutif.
En attendant, la commission mixte paritaire (CMP) – sept députés, sept sénateurs, et autant de suppléants – a débuté ses échanges peu après 09H00 au Palais Bourbon. À huis clos, comme le veut l’usage, mais tout de même sous le feu des projecteurs.
Une partie de la gauche avait demandé que les débats soient publics pour éviter, selon le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, « combines et magouilles ». En vain. Du coup, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, membre de la CMP, a promis de tout dévoiler des négociations sur les réseaux sociaux. Le gouvernement, très contesté sur cette réforme à laquelle une majorité des Français restent hostiles (68% selon les derniers sondages), compte sur cette commission pour trouver un compromis. Mais sans toucher au cœur du texte, le recul de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Un accord est probable, car les macronistes et la droite y sont majoritaires.
En cas de succès, le texte sera soumis jeudi matin au Sénat, dominé par la droite, qui le validera une dernière fois. Mais le suspense demeure sur le vote qui doit suivre dans l’après-midi à l’Assemblée nationale.
Suspense sur le 49.3
Le groupe LR, pourvoyeur de voix indispensable pour le camp présidentiel qui ne dispose que d’une majorité relative, apparaît toujours aussi divisé, donnant des sueurs froides au gouvernement. « Ce n’est pas un vote d’adhésion, c’est un vote de responsabilité », a martelé mercredi sur Europe 1 à l’intention de la droite le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Ces doutes laissent planer la possibilité que le gouvernement déclenche l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption sans vote.
Marine Le Pen a indiqué qu’elle en déposerait une, qui aurait peu de chances d’être adoptée. Elle s’est aussi dit prête à voter une motion de censure transpartisane qui pourrait attirer des élus de la Nupes, quelques Républicains et des députés indépendants du groupe Liot. En attendant, certains membres de la commission mixte paritaire, à l’image du député RN Thomas Ménagé, s’inquiètent de devoir être cantonnés mercredi au rôle de « spectateurs » vu les intenses tractations des dernières semaines entre le gouvernement et Les Républicains.
Le patron de la CFDT Laurent Berger a appelé mercredi sur BFM les élus à « voter en âme et conscience », dénonçant « une réforme injuste et brutale ».
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