La CGT Énergie a lancé un « ultimatum » à Storengy, filiale d’Engie, pour qu’elle mette en œuvre d’ici à mercredi soir une importante et rare baisse de pression dans les réseaux de gaz, sans quoi les grévistes s’en chargeront, ce qui pourrait priver de gaz des centrales et certains clients industriels.
« L’assemblée générale de l’ensemble des sites de stockage de Storengy a décidé ce (mercredi) matin de changer de créneau d’attaque » avec « un ultimatum » lancé à « la direction pour faire baisser l’ensemble du réseau de GRT à 49.3 bar symboliquement », a indiqué à l’AFP Frédéric Ben, responsable du gaz à la CGT Énergie, dans le cadre de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites. « On va laisser jusqu’à ce (mercredi) soir le temps à la direction » de mettre en place ces baisses de pression, « ça va être compliqué pour eux car ils vont devoir composer avec GRT, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et le gouvernement pour mettre en place cette baisse assez drastique de la pression des réseaux », a-t-il ajouté.
Fermeture puits de Gaz Cerville Storengy@udcgt54 et Syndicat #CGT Énergie Meurthe-et-Moselle Sud revendiquent la fermeture des puits de Gaz du site de Cerville Storengy contre la réforme des retraites
‼️ Pas d’impact pour les usagers mais un impact important pour le #capital ‼️ pic.twitter.com/TMYDnDkK4g— udcgt54 (@udcgt54) March 13, 2023
« Pas de coupure pour l’usager lambda »
Les personnels des quatre terminaux méthaniers et de 11 sites de stockage de gaz Storengy étaient toujours en grève mercredi. Depuis le début du mouvement de grève contre le projet de réforme des retraites, « on était sur une baisse de 40% de baisse des volumes de gaz émanant des stockages, la direction faisait bien la baisse de 40% pendant que les piquets de grève sont en place mais pendant la nuit Storengy et GRT regonflent les réseaux à bloc, ça n’a pas de gros impact sur les fournisseurs », a-t-il déploré.
Si la baisse de pression exigée de 49.3 bar – en référence à l’article 49.3 de la Constitution qui permet une adoption sans vote – « n’est pas fait proprement depuis la salle de contrôle » par la direction, « ce sera réalisé par les grévistes, mais on préfèrerait que ce soit fait proprement », a affirmé Frédéric Ben.
Il a indiqué qu’en temps normal, « on a des pressions de réseau qui vont jusqu’à 65 bar, donc par endroit il faut baisser de 15 bar ». En termes d’impact de cette éventuelle baisse de pression, « des centrales combinées gaz pourraient être coupées » en raison d’une pression trop basse, et « il pourrait y avoir un effacement des clients qui ont choisi un tarif particulier » en acceptant d’être coupés en cas de manque de gaz, mais il n’y aura « pas de coupure pour l’usager lambda », a affirmé Frédéric Ben. Frédéric Ben a précisé qu’une telle baisse de pression avait été mise en œuvre en 2018 en région Paca, sur le stockage de Manosque et au terminal de Fos-sur-Mer.
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