La motion de censure déposée par l’alliance de gauche Nupes contre le gouvernement Borne, après l’échec d’une tentative d’abrogation de la retraite à 64 ans, devrait être débattue lundi devant l’Assemblée nationale, a-t-on appris samedi de sources parlementaires.
« Le gouvernement et sa majorité ont à nouveau bafoué les droits du Parlement pour l’empêcher de se prononcer sur l’abrogation du recul de l’âge de départ à la retraite » jeudi dans l’hémicycle, dénonce la Nupes dans la motion déposée le lendemain.
Les députés LFI, PS, EELV et PCF y pointent du doigt également « le mépris constant depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites affiché à l’égard de nos concitoyens et concitoyennes et des organisations syndicales ». Défendue à la tribune par la socialiste Valérie Rabault, la motion de censure devrait être discutée et mise au vote à partir de 16h00 lundi, une conférence des présidents de l’Assemblée nationale étant convoquée juste avant pour le confirmer.
La Nupes vient de déposer sa motion de censure qui sera défendue par @Valerie_Rabault, députée socialiste. pic.twitter.com/N5U9AdoaPz
— Margaux Duguet (@MargauxDuguet) June 9, 2023
La proposition d’abrogation des 64 ans avait entretenu la flamme de la contestation de la réforme des retraites, malgré sa promulgation mi-avril. Mais les oppositions n’ont pas réussi à obtenir un scrutin sur la mesure-phare du texte porté par le groupe indépendant Liot, celle-ci ayant été retoquée au nom de son « irrecevabilité ».
L’attitude du gouvernement en cause
Une précédente motion de censure du groupe Liot avait échoué de peu en mars, à neuf voix près. Les députés Liot ont décidé de ne pas déposer de nouvelle motion, « les conditions de succès » d’une telle initiative n’étant « pas réunies actuellement, notamment du fait de l’attitude d’une partie du groupe Les Républicains », selon un communiqué.
En mars, 19 députés LR sur 61 avaient voté la censure, après le recours au 49.3 par la Première ministre, Élisabeth Borne, pour faire passer la réforme. Mais la donne a changé, juge l’un d’eux, Aurélien Pradié, qui « ne pense pas » voter la motion lundi. « Elle est déconnectée du sujet, de la réforme des retraites », a-t-il déclaré à RMC.
@AurelienPradie estime que la réforme des retraites est « un texte empoisonné (…). C’est un poison pour le corps social, une reforme injuste qui est en train d’affaiblir notre modèle démocratique ». Il ne « pense pas » voter la motion de censure de la NUPES. #MatinaleWERMC pic.twitter.com/kwslLoU4h9
— RMC (@RMCInfo) June 10, 2023
Du côté de la majorité présidentielle, Maud Bregeon (groupe Renaissance) a balayé samedi sur France 2 cette « énième motion de censure de la Nupes », dans une « forme de tragique de répétition ».
Mais pour Éric Coquerel (LFI), il faut « marquer le coup » après que des « lignes rouges » ont été franchies, même si « a priori on aura un résultat un peu moins bon que la dernière fois » en mars.
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