« Massif », « inédit », « inoubliable » : l’intersyndicale, réunie jeudi à La Ricamarie (Loire), a appelé à « casser la baraque » lors de la mobilisation du 7 mars, en mettant la France « à l’arrêt » par la grève.
« On est uni et le 7 mars on met la France à l’arrêt », a résumé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT. « Cela passe par une mobilisation inédite le 7 mars, je compte sur vous pour casser la baraque et que ce soit inoubliable ». « Il faut que le mouvement du 7 mars soit massif », a fait écho François Hommeril, président conféréal de la CFE-CGC. « Pas de grève par procuration », a enchérit le secrétaire général de FO Frédéric Souillot.
Les ténors de l’intersyndicale avaient fait le déplacement à La Ricamarie, haut lieu historique de la lutte sociale des mineurs, en périphérie de Saint-Étienne, pour un débat devant des centaines de personnes. Et après cette date, « quelle suite pour le mouvement ? » demandaient déjà quelques personnes dans l’audience.
« On prendra la décision en fonction de ce qui se passera le 7 mars », a répondu Marylise Léon. « Avant de se dire c’est quoi la prochaine date ?, c’est quoi la réponse du gouvernement ? », a-t-elle temporisé.
La CGT et Solidaires ont déjà appelé à une grève reconductible. « Nous, on pense qu’il faut continuer après le 7 », a tranché le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. « On veut la généralisation des grèves et non la grève générale », a-t-il expliqué . « Il faut qu’il y ait un maximum de monde qui ne travaille pas le 7 mars… Mais il faut aussi qu’il y ait des commerçants qui soutiennent, des artisans, des petits patrons », a-t-il ajouté.
La crainte d’un retournement de l’opinion publique
L’appel à la mobilisation a été accompagnée d’une mise en garde de Marylise Léon. « On sait qu’à un moment le gouvernement fera tout pour retourner l’opinion publique et nous faire passer pour les râleurs qui veulent bloquer la France », a-t-elle prévenu. « C’est à eux de prendre leurs responsabilités et de nous répondre en retirant la réforme ».
Pendant 2h30, les syndicats ont fustigé une réforme des retraites « idéologique » et incompréhensible, devant un public acquis à la cause. Déjà largement commentés, les propos du porte-parole du gouvernement Olivier Véran, selon lesquels mettre « la France à l’arrêt » serait « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire », n’ont pas manqué de faire réagir.
« C’est fort de café qu’un ministre de la République accuse les syndicats, donc vous, de la pandémie, de la sécheresse… Quand on en arrive à ça, alors qu’on a démarré en disant c’est une réforme de justice sociale, c’est qu’ils rament », a lancé Philippe Martinez, provoquant l’hilarité du public. « Depuis hier, on sait que les sept plaies d’Égypte c’est nous », a observé pince-sans-rire Frédéric Souillot, le patron de Force Ouvrière.
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