Ce jeudi, quatrième grande journée de mobilisation en France pour réclamer un retrait de la réforme des retraites.
Et de quatre. Menés par la CGT et FO, les syndicats organisent ce jeudi une nouvelle journée interprofessionnelle de grèves et manifestations, dans un bras de fer avec l’exécutif qui dure depuis plus d’un mois.
Le 5 décembre, au premier jour du mouvement, entre 806 000 (ministère de l’Intérieur) et 1,8 million (CGT) de personnes avaient battu le pavé, un score qui n’a plus été égalé les 10 et 17 décembre même si la tension n’est pas retombée. La CGT, FO, la CFE-CGC, la FSU, Solidaires, Unef et UNL réclament « le retrait du projet de réforme pour ouvrir des négociations constructives afin d’améliorer le régime actuel ».
Depuis le début de la crise, des concessions ont déjà été faites par l’exécutif à plusieurs corps de métier, comme les policiers, les danseurs de l’Opéra, les marins, les pilotes…
Retraites : La mobilisation enseignante devrait être importante https://t.co/uginjliB9T pic.twitter.com/kJRBFJZrYn
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A l’entrée du palais de justice de Douai, avec les @AvocatsDouai, mobilisation contre cette réforme injuste des retraites. pic.twitter.com/n1dCcV40y6
— Alain Bruneel (@Alain_Bruneel) January 9, 2020
Retrait pur et simple du texte
L’intersyndicale campant sur sa position de retrait pur et simple du texte, l’exécutif tente plutôt d’amadouer la CFDT, favorable au principe d’un système « universel » par points unifiant les 42 régimes actuels, mais braquée sur l’âge pivot à 64 ans.
En début de semaine, Édouard Philippe a tendu la main à Laurent Berger en proposant une « conférence de financement », suggérée par le leader cédétiste. Il a invité les partenaires sociaux vendredi pour parler du « mandat de cette conférence » et du « délai qui lui sera accordé » pour trouver des solutions.
La CFDT a bien reçu ce « signe d’ouverture », a dit M. Berger mercredi, tout en jugeant qu’on était « encore loin d’un accord » et d’un « abandon » de l’âge pivot. Pour maintenir la tension, le premier syndicat français a lancé une pétition en début de semaine contre l’âge pivot et prévoit des rassemblements samedi un peu partout. Le même jour, l’intersyndicale opposée à la réforme organisera une cinquième journée de mobilisation.
#Grève contre la réforme des #retraites : @fx_pietri nous explique pourquoi la mobilisation reste forte, et ce qu’elle traduit.
#LaMatinaleLCI de @PascaledeLaTour. pic.twitter.com/oWIL6iswBd
— LCI (@LCI) January 9, 2020
Hausse des cotisations patronales
La suite du mouvement sera décidée lors d’une réunion jeudi, après la manifestation parisienne, qui partira en début d’après-midi de place de la République, direction l’église Saint-Augustin, près de la gare Saint-Lazare. D’autres manifestations auront lieu partout en France.
Sur le financement du système des retraites, la CGT partage une demande avec la CFDT : que la hausse des cotisations patronales soit mise sur la table de la concertation vendredi. Pas question pour le patronat.
Depuis le 5 décembre, la tension n’est pas retombée, notamment dans les transports (SNCF et RATP), avec une grève ininterrompue depuis 36 jours, la plus longue pour la SNCF depuis sa création en 1938. En 2018, les cheminots avaient mené 36 jours de grève contre la réforme de la SNCF, mais au rythme de deux jours d’arrêt de travail sur cinq.
La SNCF, qui a appelé les Franciliens à éviter les trains de banlieue jeudi, prévoit un trafic « très perturbé », avec 60% des TGV, 40% des TER et un tiers des Transilien en circulation. À la RATP, le trafic reste « fortement perturbé », avec toutefois quelques « améliorations » sur quatre lignes du métro parisien.
De son côté, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) anticipe des « perturbations et des retards » possibles. Elle a demandé aux compagnies aériennes d’annuler un tiers des vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport de Toulouse.
En dehors des transports, les grèves se poursuivent également dans d’autres secteurs, notamment chez les avocats ou dans les raffineries, ainsi que dans l’éducation nationale.
D’ici à la présentation du projet en conseil des ministres le 24 janvier, le chantier de la réforme se poursuit, avec des rencontres programmées entre les syndicats et des membres du gouvernement, notamment sur la pénibilité ou l’emploi des seniors.
Dans la fonction publique, la CGT, la CFE-CGC et la FSU ont claqué la porte de celle sur la pénibilité organisée par les secrétaires d’État Olivier Dussopt et Laurent Pietraszewski.
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