Le Premier ministre s’est engagé à faire appliquer sur le terrain une mesure de simplification sur l’usage des pesticides par les agriculteurs, la suppression du conseil stratégique phytosanitaire, lors d’une réunion avec l’ensemble des syndicats agricoles à Matignon lundi soir, a indiqué à l’AFP le patron de la FNSEA.
Gabriel Attal, aux côtés des ministres de l’Agriculture Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher et de la Transition écologique Christophe Béchu, a échangé pendant plus de deux heures avec des représentants de tous les syndicats agricoles représentatifs.
Le calendrier des mesures doit être « clarifié et respecté »
Le but était de faire des « points d’étapes sur les mesures annoncées et travaux à venir ». « On a dit qu’on considérait que sur les 62 mesures que le Premier ministre avait annoncées, on n’est pas au bon rythme et qu’on n’a pas le sentiment que ça aboutit », a indiqué à l’AFP Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, à l’issue de la réunion.
Le conseil stratégique phytosanitaire par exemple, qui est un diagnostic obligatoire pour chaque exploitation, « était annoncé comme suspendu, mais sur le terrain on nous dit clairement que si on ne l’a pas, on ne peut pas obtenir le certiphyto », un document attestant de l’aptitude de l’agriculteur à acheter des pesticides, a-t-il relevé.
« Ce soir, on a obtenu la garantie que dès demain, des instructions seraient données aux directeurs régionaux de l’agriculture et de la forêt » pour débloquer les certiphytos, a-t-il indiqué.
Mais le processus « est assez symptomatique », a-t-il ajouté. « Cela veut dire qu’il y a une déclinaison extrêmement longue entre ce qui est dit et ce qui est fait, qui donne le sentiment sur le terrain d’une espèce de double discours », a estimé Arnaud Rousseau en disant avoir demandé à ce que le calendrier des mesures soit « clarifié et respecté ».
Selon lui, de nombreux sujets ont été abordés, depuis les pesticides à l’eau en passant par l’élevage, les prix et les aides à la trésorerie, ainsi que des sujets européens comme le nombre d’élevages soumis aux plafonds d’émissions polluantes de l’Union européenne, une mesure devant être débattue mardi à Strasbourg, ou les importations ukrainiennes.
Une réunion des représentants des agriculteurs avec le chef de l’État, initialement prévue mi-mars, a aussi été évoquée pendant la rencontre mais la date n’a pas été confirmée pour l’instant, a indiqué le patron de la FNSEA.
Avant la réunion, des représentants des Jeunes agriculteurs, de la Coordination rurale, de la Confédération paysanne et du Modef avaient confirmé à l’AFP avoir aussi été conviés à Matignon.
Après une vive mobilisation des agriculteurs en janvier, le gouvernement s’est engagé sur plusieurs mesures, depuis le versement de plusieurs centaines de millions d’aides d’urgence à la promesse d’un « choc de simplification ».
Un projet de loi à venir
Un projet de loi sur l’agriculture doit aussi être présenté prochainement. Selon le calendrier parlementaire des prochains mois dévoilé lundi par l’exécutif, les députés devraient se saisir de ce texte à compter du 13 mai.
Il « a été retravaillé suite à la crise agricole, à la mobilisation des filières et à l’engagement » de l’exécutif « pour que ce soit un texte complet, consolidé et qui réponde aux attentes des agriculteurs », a déclaré la ministre des Relations avec le Parlement, Marie Lebec. « Au vu des enjeux, on veut laisser tout le temps nécessaire au déroulé des débats », a-t-elle ajouté devant la presse.
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