Dans le cadre de sa nomination par Donald Trump au ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS), Robert F. Kennedy Jr. a été auditionné par la commission des finances du Sénat, composée d’élus des deux partis. Cette commission devra décider s’il convient de soumettre sa candidature à un vote décisif au Sénat.
M. Kennedy, qui s’était initialement présenté à l’élection présidentielle en tant que démocrate avant de se déclarer indépendant, a finalement renoncé à sa candidature à la Maison-Blanche pour apporter son soutien à Donald Trump en août 2024.
Le neveu de John F. Kennedy est entré dans l’hémicycle sous les applaudissements de ses partisans présents dans le public.
Réactions contrastées au Sénat
La plupart des républicains ont salué son engagement de longue date, notamment dans la lutte contre l’épidémie nationale de maladies chroniques. De leur côté, les démocrates ont vivement critiqué ses déclarations passées sur l’efficacité des vaccins.
Si sa nomination est confirmée, M. Kennedy prendra la tête d’un département supervisant 13 agences, dont les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), la Food and Drug Administration (FDA) et les Instituts nationaux de la santé (NIH).
Position sur les vaccins
Dans sa déclaration liminaire, M. Kennedy a tenu à clarifier sa position : « On a prétendu que j’étais contre les vaccins ou anti-industrie (pharmaceutique) [ndlr]. Je ne suis ni l’un ni l’autre ; je suis en faveur de la sécurité. »
Il a affirmé que les vaccins jouaient un rôle essentiel dans les soins de santé et précisé que tous ses enfants étaient vaccinés.
Cependant, des propos tenus lors d’un podcast, où il déclarait qu’« il n’existe pas de vaccin sûr et efficace », lui ont été reprochés. Il a assuré que ses paroles avaient été sorties de leur contexte, expliquant qu’il voulait dire qu’aucun vaccin n’était universellement sûr et efficace pour tout le monde.
« Chaque médicament présente des risques pour certaines personnes, y compris les vaccins », a-t-il ajouté.
Interrogé par un sénateur démocrate, il a insisté sur le fait qu’il ne s’opposerait pas aux vaccinations et qu’il soutenait notamment les vaccins contre la rougeole et la polio.
« En tant que secrétaire à la Santé, je ne prendrai aucune mesure visant à compliquer ou à décourager la vaccination. »
Il a également réaffirmé son engagement en faveur de recherches scientifiques visant à améliorer la sécurité des vaccins.
Accusations de complotisme
Lorsqu’on lui a demandé s’il se considérait comme un complotiste, M. Kennedy a répondu :
« C’est un terme péjoratif utilisé contre moi, principalement pour m’empêcher de poser des questions difficiles face à des intérêts puissants. »
Il a rappelé qu’il avait été qualifié de complotiste après avoir déclaré que les vaccins contre la Covid-19 n’empêchaient ni l’infection ni la transmission, une affirmation qui, selon lui, est désormais reconnue comme exacte.
Il a également évoqué une autre controverse :
« On m’a traité de complotiste lorsque j’ai affirmé que le colorant Red Dye 40 était cancérigène. Aujourd’hui, la FDA l’a reconnu et l’a interdit. »
Lutte contre les maladies chroniques
La crise des maladies chroniques aux États-Unis a été l’un des axes centraux de sa campagne présidentielle et demeure au cœur de son mouvement Make America Healthy Again, un clin d’œil direct au slogan de Donald Trump.
« Nous avons le taux de maladies chroniques le plus élevé au monde », a-t-il déclaré.
Il a critiqué l’usage de certains ingrédients dans les produits alimentaires, pointant notamment des différences entre les céréales américaines et leurs équivalents européens, ainsi que l’abandon du suif dans la cuisson des frites chez McDonald’s, remplacé par des huiles de graines.
Au cours de son audition, il a établi un lien entre l’augmentation des maladies chroniques et la composition des aliments transformés. Il a toutefois reconnu avec humour les préférences alimentaires de Donald Trump :« Mon patron aime bien les cheeseburgers de McDonald’s, arrosés d’un Coca Light », a-t-il lancé, déclenchant quelques rires.
Toutefois, il a insisté sur l’importance de la transparence pour les consommateurs : « Chacun devrait être libre de manger ce qu’il veut, mais en connaissant les conséquences pour sa santé et celle de sa famille. »
Enfin, M. Kennedy a mis en avant l’impact des maladies chroniques sur la mortalité liée au Covid-19, rappelant que les États-Unis, bien qu’ils ne représentent que 4,2 % de la population mondiale, comptaient 16 % des décès liés à la pandémie.
« C’est une menace existentielle, non seulement pour notre économie, mais aussi pour notre armée, notre santé et notre bien-être. C’est une priorité pour le président Trump, et si j’ai l’honneur d’être confirmé, je m’emploierai à y remédier. »
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