Deux femmes ont été condamnées vendredi par la cour d’assises d’appel de Seine-Maritime à des peines de 22 et 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué et démembré en 2018 le concubin de l’une d’elles, près de Rouen.
Céline Vasselin, esthéticienne de 36 ans, a une nouvelle fois été condamnée la plus lourdement pour l’assassinat de son concubin, avec une peine de 22 ans similaire à celle prononcée durant le premier procès, en novembre 2022. Jessica Adam, 40 ans, une cliente devenue une « copine », a quant à elle vu sa sanction alourdie, 20 ans contre 17 ans en première instance.
« Je vous demande d’aggraver légèrement les peines pour insister sur l’extrême gravité des faits et de conserver la hiérarchie établie au cours du premier procès », avait déclaré vendredi l’avocat général François Coudert, demandant respectivement 23 et 20 ans de réclusion. C’est le parquet qui avait fait appel des premières condamnations. L’avocate de Céline Vasselin, Me Sandra Gosselin, a estimé vendredi soir que sa cliente avait reçu « une peine juste au regard du dossier et de la notion d’emprise. »
Les deux femmes comparaissent à nouveau depuis lundi devant une cour d’assises pour avoir en 2018 drogué, tué par arme blanche puis découpé la victime, Sliman Amara, avec laquelle Céline Vasselin avait eu un fils trois ans plus tôt.
Une troisième femme, poursuivie pour ne pas avoir empêché le crime, a été une nouvelle fois acquittée en appel. L’avocat général avait réclamé à son encontre cinq ans d’emprisonnement avec sursis. Céline Vasselin avait affirmé que son concubin lui infligeait des violences physiques et psychologiques pour expliquer sa décision de le tuer.
« La question de l’emprise se pose »
« Sans doute, il y a eu des violences physiques et sexuelles. La question de l’emprise se pose. Je préfère le terme de relation toxique », a concédé l’avocat général, estimant cependant que Céline Vasselin « avait des portes de sortie ». L’avocat général a décrit deux femmes qui « se sont monté le bourrichon pour former un duo infernal » évoquant « un pacte diabolique noué incidemment au cours d’une séance d’épilation. »
Mais pour Me Gosselin, l’emprise est bien « la seule explication dans ce dossier ». « En juin 2018, Slimane prend un couteau et le pointe vers sa gorge, la menace de la tuer. Elle se voit mourir en présence de son fils (…) À partir de cet événement, il n’y a plus que ce projet criminel fou. L’un des deux doit disparaître », a-t-elle plaidé.
Pour la défense de Jessica Adam, Me Vincent Beux-Prère a raconté « l’épouvantable enfance » de sa cliente, élevée « par un beau-père sadique et pédophile, abandonnée par sa mère à 15 ans ». « Elle assume. Elle est tombée dans le panneau d’un projet délirant qu’elle n’a jamais voulu », de manière « empathique », a-t-il dit, demandant la clémence du jury pour « la rendre le plus rapidement à ses enfants ».
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