Pékin doit « reculer du bord du gouffre » et reconsidérer l’imposition d’une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab dans sa déclaration du 11 juin, tout en réitérant l’engagement du Royaume-Uni à protéger les libertés à Hong Kong.
« La solution à ces troubles et à leurs causes sous-jacentes doit provenir de Hong Kong et elle ne peut être imposée par la Chine continentale », a-t-il écrit dans l’avant-propos du rapport semestriel sur Hong Kong, compilé depuis que cette ancienne colonie britannique a été retournée à la Chine en 1997 sous un statut spécial.
Hong Kong a connu ses plus grandes manifestations au cours de l’année dernière, avec parfois plus d’un million de personnes descendant dans la rue pour résister à l’empiètement croissant de Pékin sur l’autonomie de ce territoire.
La loi chinoise, récemment adoptée par l’Assemblée nationale populaire de Pékin, qui criminalise ce que le régime chinois considère comme la sécession, la subversion et l’ingérence étrangère, a ramené les manifestants hongkongais dans les rues.
Si le régime chinois va de l’avant avec ses plans, le Royaume-Uni prendra des dispositions pour permettre aux détenteurs de passeports britanniques d’outre-mer d’accéder à la citoyenneté britannique, a déclaré M. Raab. Actuellement, selon le gouvernement britannique, environ 350 000 Hongkongais nés avant 1997 détiennent un tel passeport, tandis que 2,5 millions d’autres peuvent en demander un.
Entre-temps, dans son rapport du 10 juin sur la stratégie de sécurité nationale des États-Unis, le comité d’étude républicain a recommandé d’utiliser le Global Magnitsky Act afin de sanctionner certains hauts fonctionnaires chinois pour avoir violé l’autonomie politique de Hong Kong. Cela concerne, en particulier, Han Zheng, l’un des plus puissants fonctionnaires du Parti communiste chinois.
Renforcer la pression
Malgré les pressions internationales et la promesse des États-Unis de révoquer le statut commercial spécial de Hong Kong, le gouvernement chinois a accéléré les démarches pour imposer sa loi.
Mercredi dernier, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié une « fiche d’information » affirmant que la déclaration commune sino-britannique de 1984 – l’accord bilatéral signé avant le transfert de souveraineté de Hong Kong – n’était « pas pertinent » dans le traitement de Hong Kong par la Chine. Il a également affirmé que le Royaume-Uni n’avait « aucun droit de souveraineté, de gouvernance et de supervision » sur les affaires de Hong Kong.
Zhang Xiaoming, vice-directeur du Bureau de liaison, l’agence de représentation de Pékin à Hong Kong, a déclaré que les autorités centrales veilleront à l’application de la nouvelle loi dans la ville « peu importe ce qui se passe à Hong Kong ou ce que les forces extérieures disent ou font ». Considérant le défi de Hong Kong comme un « problème politique », il a qualifié la loi de sécurité nationale de « logiciel anti-virus » pour assurer la stabilité dans la ville.
Bien que le régime chinois n’ait pas encore révélé les détails de sa nouvelle loi, les critiques ont exprimé leurs craintes de voir les forces de l’ordre chinoises agir directement dans la ville et contribuer à l’augmentation des poursuites politiques. John Lee, chef de la sécurité de Hong Kong, a récemment déclaré que le gouvernement local mettrait en place une unité de police spéciale pour agir ensemble avec les forces de sécurité de Chine continentales et appliquer la nouvelle loi.
« Je suis sûr que les autorités du continent disposent d’un réseau de collecte de renseignements beaucoup plus étendu ainsi que d’un niveau d’analyse beaucoup plus élevé », a-t-il déclaré dans une interview accordée au South China Morning Post, ajoutant que les autorités chinoises de sécurité avaient une vue de l’ensemble de la situation comme si elles volaient « en hélicoptère ».
Le Japon, qui avait déjà exprimé ses graves préoccupations quant à la décision de Pékin, a déclaré mercredi qu’il avait l’intention de prendre l’initiative parmi les pays du G-7 pour émettre une déclaration commune sur Hong Kong. Taïwan se prépare également à un afflux de Hongkongais qui fuiront la ville dans un contexte de renforcement du contrôle de Pékin.
Élargissement des capacités de détention
Alimentant les craintes d’arrestations extrajudiciaires après l’application de la nouvelle loi, une personne ayant requis l’anonymat a confié à Epoch Times que les autorités ont évacué un centre de détention de la ville chinoise de Shenzhen, à la frontière de Hong Kong, afin de pouvoir y mettre des Hongkongais arrêtés. La personne, qui travaille dans l’établissement de Yantian, a voulu rester anonyme par crainte de représailles.
Situé à l’extrémité sud de la Chine, ce centre de détention est accessible à pied de Sha Tau Kok, le quartier le plus au nord de Hong Kong.
Contacté par Epoch Times, un membre du personnel de ce centre de détention a confirmé que l’établissement n’avait pas admis de détenus depuis l’apparition du virus du PCC et avait transféré les anciens détenus au centre de détention du district de Luohu. Toutefois, il a refusé de divulguer des détails sur l’utilisation future de son établissement. Le centre de détention du district de Luohu n’a pas répondu aux appels téléphoniques des journalistes. En août dernier, Simon Cheng, un ancien employé du consulat britannique à Hong Kong, a été détenu et interrogé au centre de Luohu lors de son voyage d’affaires à Shenzhen.
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