Médaillées d’argent à Tokyo, les Bleues du rugby à VII n’ont cette fois même pas franchi le cap des quarts du tournoi olympique, un « rendez-vous manqué » avec le public français alors qu’elles rêvaient d’imiter les garçons, sacrés samedi.
Le Stade de France, si bruyant depuis la semaine dernière, a soudainement été plongé dans le silence, comme si le public était aussi sonné que ses joueuses, tombées lundi soir contre le Canada (19-14).
Personne ou presque ne l’avait vu venir après une phase de poule quasi parfaite, ponctuée de trois succès confortables contre le Brésil (26-0), le Japon (49-0) et les Etats-Unis (31-14).
Les vice-championnes olympiques sortantes avaient également régulièrement battu les Canadiennes cette saison sur le rugby mondial, mais elles ont perdu le rendez-vous qu’il ne fallait pas perdre.
« Ça ressemblait à un match piège et ça l’a été », a commenté leur sélectionneur David Courteix. « Je n’ai pas perçu de relâchement ni de tension particulière. Mais parfois, les matches vous échappent, ça va trop vite… Au VII, tu écris un scénario au fur et à mesure. Chacun prend la plume à son compte de temps en temps et là, très clairement, elles ont mis la main sur le stylo ».
🇫🇷🇨🇦 Les Bleues s’inclinent en 1/4 de finale contre le Canada et sont éliminées du tournoi olympique.#France7 #7Ensemble #Paris2024 pic.twitter.com/1AFTS0p3rl
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Poussées par leur public, les septistes tricolores avaient réussi dans un premier temps à renverser la situation, grâce à Ian Jason et Yolaine Yengo, après l’ouverture du score adverse.
Mais les Nord-Américaines, plus habiles tactiquement, ont profité de leur fébrilité et de leurs largesses défensives inhabituelles pour mettre fin à leur rêve.
« C’est un rendez-vous manqué »,
« C’est un rendez-vous manqué », a assumé la capitaine du soir Camille Grassineau. « Malheureusement, il faut faire avec. C’est la dure loi du sport, la dure loi du VII. Les Canadiennes ne nous ont pas battues de la saison et le font au bon moment. C’est ce que les gens vont retenir et c’est normal ».
« On avait tout en mains pour faire quelque chose de grand et le rêve s’arrête ici », a regretté Anne-Cécile Ciofani, les larmes aux yeux, incapable d’expliquer à chaud les raisons de cet échec.
Courteix a-t-il commis un péché d’orgueil en laissant sur le banc au coup d’envoi, sans doute dans la perspective de la demi-finale du lendemain, ses deux meilleures marqueuses, Ciofani et Séraphine Okemba, auteure d’un quadruplé lors du match précédent?
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« Il y aura des gens pour faire mon procès. Ce n’est pas grave, j’y survivrai », a répondu le sélectionneur. « Quand le plan marche, il est bon. Quand il ne marche pas, c’est un con qui l’a élaboré. Je vais prendre le rôle du con avec un immense plaisir ».
« Je ne lis pas dans le marc de café », a-t-il poursuivi. « Je ne peux pas être certain qu’en attaquant avec Anne-Cé (Ciofani) et Séra (Okemba), on aurait gagné le match. L’idée était d’inverser le match si besoin avec des atouts sur le banc ».
Alors que les grandes favorites Australiennes et Néo-Zélandaies seront elles bien au rendez-vous des demi-finales mardi, les Bleues auront encore deux matches de classement à disputer. Le coeur n’y sera certainement pas.
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