Le comité d’éthique de la Fédération française de rugby (FFR) a enjoint vendredi 16 décembre le président Bernard Laporte de quitter ses fonctions, a appris l’AFP de sources ayant connaissance du dossier, confirmant une information du quotidien L’Équipe.
Bernard Laporte et l’homme d’affaires Mohed Altrad, président du club de Montpellier (sud), ont été condamnés mardi 13 décembre par le tribunal correctionnel de Paris pour un « pacte de corruption » lié notamment au sponsoring du maillot du XV de France.
Réuni au lendemain de la condamnation de Laporte, qui a fait appel, le comité d’éthique a envoyé un courrier de plusieurs pages au président de la FFR mais aussi au ministère français des Sports, a expliqué cette source à l’AFP.
Ce comité, selon le règlement de la FFR, est « doté d’un pouvoir d’appréciation indépendant » et « est habilité à saisir les organes disciplinaires compétents et chargé de veiller à l’application de la charte d’éthique et de déontologie du rugby et au respect des règles d’éthique, de déontologie, de prévention et de traitement des conflits d’intérêts ».
À en croire L’Équipe, si cette injonction n’était pas suivie, la commission de discipline de la Fédération pourrait être saisie.
Une « situation inédite »
En poste depuis fin 2016, Bernard Laporte, 58 ans, a été réélu président de la FFR en 2020 pour un mandat de quatre ans. Il a été reconnu coupable mardi de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont corruption passive et trafic d’influence.
Puisqu’il a fait appel de la décision, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l’interdiction d’exercer l’activité de président de la FFR pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires.
Dans les heures qui ont suivi le jugement, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait appelé à « un nouveau temps démocratique pour permettre aussi rapidement que possible au rugby français de repartir sur des bases suffisamment saines et solides ».
Un peu plus tard, Laporte s’était retiré « temporairement et volontairement » de ses fonctions de vice-président de World Rugby, l’instance dirigeante du rugby mondial, mais pas de la présidence de la FFR.
Jeudi 15 décembre, c’est la Ligue nationale de rugby (LNR), en charge du rugby professionnel en France, qui a réclamé « de nouvelles élections » « face à cette situation inédite ».
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