Le Kremlin a récemment annoncé que la Russie renforcerait radicalement les capacités de défense de la Chine, ceci seulement quelques jours après que Pékin a montré ses propres missiles lors du défilé militaire, tenu le 1er octobre dans le cadre des célébrations du 70e anniversaire du règne du Parti communiste en Chine. Les analystes considèrent que cette décision indique que Moscou et Pékin poursuivent leur coopération visant à contrer l’Occident.
Le 3 octobre, Vladimir Poutine a déclaré lors du Valdai Discussion Club, un forum de discussion international tenu à Sotchi, que son gouvernement aidait la Chine à construire un système de défense antimissile destiné à détecter les tirs de missiles balistiques. Ce système sera composé d’une multitude de radars terrestres et satellites spatiaux.
« C’est une chose très importante qui augmentera radicalement la capacité de défense de la Chine », a martelé M. Poutine.
Il a affirmé que le système sera capable de détecter le lancement d’un missile balistique intercontinental et « qu’à l’heure actuelle, seuls les États-Unis et la Russie ont de tels systèmes ».
La Chine ne dispose pas actuellement d’un système de défense antimissile capable de couvrir l’ensemble du pays, mais elle a déjà acquis, en 2014, six complexes de systèmes de défense aérienne S-400 Triumf de fabrication russe.
Le 4 octobre, Sergei Boyev, le PDG du principal fabricant d’armes russe Vympel, a confirmé à l’agence de presse russe TASS que son entreprise travaillait sur la « modélisation » du système de défense antimissile pour la Chine.
« Nous ne pouvons pas en parler en détail à cause des accords de confidentialité », a-t-il ajouté.
TASS a toutefois indiqué que la société de Boyev avait conçu le système russe d’alerte aux attaques de missiles, capable de détecter les attaques dirigées contre les postes de commandement militaires et de l’État, de fournir des informations au système de défense antimissile de Moscou et de mettre en garde contre les objets spatiaux. Selon TASS, les stations radars au sol de la Russie peuvent détecter des missiles en vol dans un rayon de 6 000 kilomètres.
L’objectif
Dmitry Peskov, le porte-parole du Kremlin, a refusé de dire aux journalistes quand le système, mentionné par Poutine, serait opérationnel en Chine. Il a toutefois souligné que cette décision démontrait les liens étroits établis entre la Russie et la Chine.
« La Russie entretient avec la Chine des relations privilégiées dans le cadre d’un partenariat avancé… y compris dans les domaines les plus sensibles liés à la coopération militaro-technique et aux capacités de sécurité et de défense », a déclaré M. Peskov lors d’une conférence de presse le 4 octobre.
La Russie et la Chine partagent une frontière de 4 200 km. Les deux ont eu des relations complexes, allant de la méfiance à la coopération mutuelle.
Une confrontation conjointe ?
Le 1er octobre, le régime communiste chinois a célébré son 70e anniversaire en organisant un défilé militaire gigantesque pour montrer sa puissance en présentant de nouvelles armes, dont les missiles balistiques intercontinentaux mobiles Dongfeng-41.
Selon le média d’État chinois Xinhua, le DF-41 a une portée opérationnelle de 12 000 à 15 000 kilomètres, ce qui en fait le missile de portée la plus longue du monde – il est capable d’atteindre presque toutes les cibles sur terre depuis la Chine,
Le commentateur Tang Jingyuan, basé aux États-Unis, a expliqué à Epoch Times que, ces derniers mois, la Russie et la Chine ont coopéré étroitement pour contrer l’Occident, en particulier les États-Unis.
« Il est évident que le gouvernement chinois et la Russie font équipe pour rivaliser les États-Unis sur le plan militaire », a-t-il indiqué.
M. Tang a ajouté que les deux pays ont des relations tendues avec les États-Unis : Pékin est aux prises avec Washington dans les négociations commerciales, tandis que Moscou souffre des sanctions imposées par les États-Unis et d’autres pays occidentaux après son occupation, en 2014, de la région de Crimée appartenant à l’Ukraine.
Il a également mis en garde que Moscou et Pékin considèrent l’Occident comme leur ennemi et se préparent à une guerre contre lui.
Ces derniers mois, Pékin et Moscou ont annoncé la signature de nouveaux accords mutuels. Selon le Kremlin, le commerce bilatéral entre la Russie et la Chine a atteint 108 milliards de dollars en 2018, soit 25 % de plus qu’en 2017. C’était aussi la première fois que le commerce entre les deux pays atteignait plus de 100 milliards de dollars. La Chine est également le principal partenaire commercial de la Russie.
En juin dernier, le dirigeant chinois Xi Jinping s’est rendu en Russie et a appelé Poutine son « meilleur et plus proche ami », ajoutant qu’il chérissait leur « amitié profonde ».
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