Les autorités comptent relâcher une partie des orques et des bélugas entassés dans des bassins de l’Extrême orient russe sans toutefois les ramener vers leur habitat naturel comme le conseillaient les scientifiques, a annoncé mercredi un chercheur suivant ces animaux.
Au cours d’une conférence de presse au ministère russe de l’Environnement, à Moscou, le chercheur Vladislav Rojnov a déclaré qu’une dizaine de ces mammifères marins, dont le sort a ému le monde entier, serait libérés entre fin mai et début juin près des bassins où ils sont retenus.
Il faut transférer les orques et les bélugas sur leurs lieux de capture et NULLE PART AILLEURS ! Assez de cette comédie ! https://t.co/8N50MJ2BJB
— Dauphins Libres (@Dauphins_libres) 15 mai 2019
La diffusion en février de photographies de 11 orques et 93 bélugas présents depuis l’été dans de petites piscines près de Nakhodka pour être vendus à l’étranger avait déclenché une vague de protestations internationales. Trois bélugas et un orque avaient depuis disparu.
Face au scandale, les autorités russes et des scientifiques étrangers avaient convenu de réintroduire les cétacés dans la mer d’Okhotsk, où ils avaient été capturés, à environ 1 300 kilomètres du lieu où ils se trouvent actuellement.
Les autorités russes veulent relâcher les #orques et les #bélugas près des bassins dans lesquels ils sont retenus captifs depuis 3 mois. Ces déclarations vont contre l’avis des scientifiques, un risque inadmissible pour la Fondation #30millionsdamis. https://t.co/1YGxOdO6u9
— 30 Millions d’Amis (@30millionsdamis) 16 mai 2019
Mais leur transport a finalement été jugé trop onéreux par les autorités, a souligné Vladislav Rojnov. Selon lui, les mammifères libérés pourraient dès lors rester près de l’endroit où ils étaient nourris et risquent de perturber les vacanciers.
« Les scientifiques donnent des recommandations, mais les autorités décident », a constaté M. Rojnov, qui dirige un institut environnemental et fait partie d’un groupe d’experts constitué pour évaluer le sort de ces animaux.
« Nous espérons que les spécimens libérés iront vers le nord et retrouveront leurs eaux d’origine », a-t-il ajouté. Selon lui, des études sont en cours pour identifier des liens génétiques entre ces animaux et des groupes observés dans la nature.
Dans un communiqué, le ministère russe de l’Environnement a pour sa part soutenu que le transport des animaux dans des bacs spéciaux risquaient de les blesser ou de leur causer un stress supplémentaire.
La libération des orques et des bélugas doit se faire sur le lieu de leur capture et non celui de leur prison. Il est temps de leur rendre leur liberté. https://t.co/7wNVDreMeA
— Chapter Animals (@ChapterAnimals) 15 mai 2019
La construction sur place de bassins de réadaptation est par ailleurs rendue difficile par des « contraintes de temps », précise le ministère.
Le mois dernier, les experts Jean-Michel Cousteau, fils du célèbre commandant Cousteau, et Charles Vinick avaient visité les bassins en question et rencontré des responsables.
Mercredi, l’équipe de Jean-Michel Cousteau a affirmé dans un communiqué que cette libération près des bassins comportait « de nombreux risques », craignant notamment des conflits entre des bateaux et certains orques chez lesquels « des comportements agressifs » ont été observés.
À long terme, cette libération pourrait « diminuer leur potentiel de survie », ajoute le communiqué.
La Russie est le seul pays où ces mammifères marins peuvent être capturés en plein océan à des fins « pédagogiques », une faille juridique utilisée par les trafiquants pour vendre des animaux à l’étranger, en particulier en Chine, où se développe un réseau de parcs à thèmes marins.
D. S avec AFP
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