La fermeture en Russie de l’ONG Greenpeace est une atteinte très grave à la protection de l’environnement, estime l’un de ses militants, qui appelle à poursuivre la lutte dans ce pays très exposé au changement climatique.
Le Parquet a déclaré vendredi Greenpeace « indésirable » en Russie, ce qui entraîne de facto son interdiction. L’ONG a été accusée, dans un communiqué particulièrement virulent, d’encourager un « renversement » du pouvoir et de s’opposer à des projets économiques « rentables » pour le pays.
L’annonce s’inscrit dans la vague de répression exacerbée qui frappe toutes les voix critiques en Russie, y compris dans le domaine de l’environnement, depuis que le Kremlin a lancé son assaut militaire contre l’Ukraine. Des militants écologistes craignent aussi que les besoins grandissant du complexe militaro-industriel russe entraînent de nouvelles pollutions et risques pour l’environnement.
Éviter de graves poursuites judiciaires
Vendredi, l’antenne russe de Greenpeace a dénoncé les accusations « absurdes » la visant et a annoncé sa fermeture pour éviter de graves poursuites judiciaires contre ses membres. « C’est un coup très dur contre nous mais aussi contre tout le mouvement de protection de la nature en Russie, car nous en étions un membre significatif », indique à l’AFP Mikhaïl Kreïndline, employé de l’ONG en Russie depuis 2001 et spécialiste de la législation russe sur la protection de la nature.
La filiale russe de Greenpeace, ouverte en 1992, menait activement des opérations de sensibilisation au changement climatique, de préservation des espèces animales, de lutte contre les feux de forêts ou les graves pollutions qui touchent régulièrement le pays. Elle interpellait également les autorités, dans les médias ou par voie légale.
Création d’une nouvelle ONG purement russe ?
Selon Mikhaïl Kreïndline, Greenpeace a fait « beaucoup de choses » qui n’étaient pas appréciées par « beaucoup de gens influents ». Durant son existence, l’ONG a formé des centaines de bénévoles russes, engrangé une importante expérience et acquis des équipements scientifiques et techniques.
Mikhaïl Kreïndline espère donc que toutes ces compétences seront préservées sous une autre forme. « Peut-être que certains employés iront dans des organisations qui existent encore en Russie, ou que nous créerons (…) une nouvelle ONG purement russe pour travailler », envisage-t-il. Il espère aussi que les bénévoles formés en Russie par Greenpeace continueront à militer à leur échelle : « On va espérer qu’ils aient pu se développer suffisamment pour mener des actions de façon autonome », affirme Mikhaïl Kreïndline.
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