La ville de Saint-Denis a prolongé lundi pour 48 heures l’interdiction d’attroupements dans l’espace public, prise jeudi après les morts de deux adolescents de 14 et 18 ans, à la suite de deux agressions distinctes mercredi, dans un contexte de tensions inter-quartiers.
« C’est une mesure qui pour l’instant a fait ses preuves », a déclaré lundi matin à l’AFP Mathieu Hanotin, maire PS de la ville populaire de 113.000 habitants, en Seine-Saint-Denis. Depuis jeudi, la police a ainsi procédé à « une vingtaine d’interpellations de personnes qui étaient clairement mal intentionnées puisqu’elles étaient en possession d’objets contondants divers et variés », a signalé l’édile.
« Tous regroupements et attroupements de personnes entraînant des occupations abusives, prolongées du domaine public portant atteinte à l’ordre et à la sécurité, sont interdits » sur toute la commune, selon un arrêté municipal dont l’AFP a obtenu une copie.
Si les mineurs ne sont pas spécifiquement mentionnés dans l’arrêté, l’objectif est d’éviter un « match retour », dans le cas où l’hypothèse de rixes inter-quartiers se confirmait.
Retour sur les faits
Vers 19h45 mercredi, Sedan, collégien de 14 ans scolarisé à Saint-Denis, a été poignardé à mort sur le quai du métro (ligne 13) au cœur de la ville. Dès dimanche soir, un jeune homme de 19 ans qui s’était rendu à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, chargée de l’enquête, a été mis en examen pour homicide volontaire sur mineur de 15 ans et placé en détention provisoire.
Quelques heures avant le meurtre de Sedan, un lycéen de 18 ans, Farid A., avait été violemment agressé à coups de battes de base-ball, selon une source policière, devant son établissement scolaire. Il a succombé samedi à ces blessures.
L’« agression a été fugace, froide, aveugle et d’une extrême violence avec l’usage d’objets contondants. Les agresseurs ont laissé leur victime au sol », a décrit la municipalité, dans un communiqué.
Sécuriser les établissements scolaires
Une attention particulière a été portée à la sécurisation des établissements scolaires dans le cadre de l’arrêté municipal interdisant les attroupements. « On fait le maximum pour qu’il n’y ait pas de doute sur le fait qu’on peut envoyer son enfant en sécurité au collège et au lycée, » a tenu à assurer Mathieu Hanotin lundi matin, après s’être rendu au lycée Bartholdi, où Farid était scolarisé.
« Un dispositif spécifique y a été mis en place par l’Éducation nationale pour une mobilisation des équipes de sécurité » ainsi qu’un soutien psychologique, a ajouté le maire de la ville, souhaitant « un retour au cadre de l’école dont les enfants ont besoin. »
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