Après la nomination de l’ancien ministre italien Sandro Gozi comme chargé de mission auprès du Premier ministre français, Édouard Philippe, une partie de la classe politique italienne criait à la trahison, réclamant sa déchéance de nationalité.
« Tu travailles pour le gouvernement italien, tu représentes et tu sers l’État italien et puis à un certain point tu le trahis et tu vas t’enrôler dans les rangs d’un autre gouvernement », s’est insurgé Luigi Di Maio, vice-Premier ministre italien et chef du Mouvement 5 Etoiles.
« Alors il faut réfléchir si on doit lui enlever la nationalité car nous sommes face à quelque chose d’inquiétant, un de nos secrétaires d’État devient maintenant membre d’un autre gouvernement avec lequel nous avons de nombreux points en commun mais aussi des intérêts divergents », a ajouté M. Di Maio.
Proche de Romano Prodi, dont il fut un collaborateur à la tête de la Commission européenne, M. Gozi, 51 ans, a été secrétaire d’État italien aux Affaires européennes de 2014 à 2018.
C’est une blague ? En raison de ses fonctions précédentes Sandro Gozi est à connaissance d’informations stratégiques italiennes ; sa nomination ne peut en Italie qu’être lue en clef agressive, hostile à Rome !
Vous ne cherchez pas l’amitié, mais l’assujettissement. https://t.co/2EbmoeKgR6— Louis-Alexandre Alciator (@AlciatorLA) August 2, 2019
Candidat sur la liste du parti présidentiel français En Marche ! Aux élections européennes de mai, il fait partie des cinq eurodéputés en France qui prendront leurs fonctions au départ des élus britanniques après le Brexit.
En attendant, il a été chargé de mission auprès de M. Philippe sur le suivi de la mise en place des nouvelles institutions européennes et des relations avec le Parlement européen, « dans le contexte du démarrage d’un nouveau cycle politique au niveau de l’Union européenne », avait indiqué Matignon fin juillet.
« Mais qu’est-ce qu’il veut Di Maio ? Je ne suis ni ministre, ni secrétaire d’État, et je n’ai pas prêté serment sur la Constitution française », a réagi M. Gozi, cité jeudi par le quotidien La Repubblica.
« À Paris ils en sont bouche bée. Ma collaboration est vue comme un signe d’amitié », a-t-il ajouté.
Giorgia Meloni, cheffe du petit parti d’extrême droite Fratelli d’Italie (FDI), a lancé de son côté une pétition pour demander au gouvernement d’obtenir que M. Gozi renonce à sa charge en France ou soit privé de sa nationalité.
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