Si Nouari n’était pas intervenu, Michèle, 56 ans, serait probablement morte, noyée. Ce jeune Algérien, sans domicile, n’a pas hésité une seconde à plonger dans l’eau en entendant les cris de la quinquagénaire lundi dernier, au niveau du bassin de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris.
En voulant secourir le petit chien de sa fille qui venait de tomber dans le bassin de la Villette, Michèle a été emportée par le courant et a bien failli se noyer. Nouari, un jeune homme de 18 ans se reposant à proximité, a entendu la femme crier et s’est jeté à l’eau pour la secourir, rapporte Le Parisien.
« Elle a été aspirée en moins d’une minute »
Lorsque le drame s’est produit, ce lundi 3 juin, la professeure de pilates promenait Mustang, une chienne de 7 ans appartenant à sa fille. Elle était accompagnée de son amie Nathalie et toutes deux avaient prévu de s’installer à la terrasse d’un bar, en bordure de canal. En entendant les aboiements d’un autre chien, la chienne qui n’était pas tenue en laisse a eu très peur et a chuté à l’eau. L’animal a très vite été aspiré par un très fort courant.
En voyant la scène, Michèle a enlevé ses chaussures puis a sauté à l’eau pour tenter de sauver l’animal, en vain. « Elle a été aspirée en moins d’une minute alors que, comme tous les chiens, elle savait très bien nager », explique-t-elle au quotidien francilien.
La quinquagénaire, qui elle aussi se définit comme une bonne nageuse, s’est également retrouvée happée par un courant l’entraînant vers le fond. Au bout du bassin de la Villette se trouve une dalle recouvrant une usine de traitement des eaux. Celle-ci est équipée d’un système de pompage et c’est ce dernier qui a emporté la chienne vers le fond.
« J’ai senti que j’allais mourir »
En sautant à l’eau, Michèle ne s’attendait pas à devoir faire face à ce qu’elle définit « comme un aspirateur géant » l’attirant sous la dalle. « J’ai senti que j’allais mourir », raconte-t-elle à nos confrères. Elle a aussitôt appelé à l’aide. Kamel, l’un des serveurs du bar, lui a d’abord lancé une bouée mais elle n’est pas parvenue à l’attraper.
Entendant ses cris, le jeune ressortissant algérien, qui se reposait non loin de là, a immédiatement sauté à l’eau. Il a lui aussi senti la force de ce courant mais a cependant réussi à rapprocher la bouée de la victime, qui a finalement pu s’y accrocher. D’autres personnes sont venues prêter main forte, aidant Kamel à tirer la bouée.
Les pompiers, qui sont ensuite intervenus, ont transporté Nouari et Michèle à l’hôpital. Quant au corps de la petite chienne, il n’a pas été retrouvé et Michèle se demande s’il a été broyé.
La victime demande la sécurisation du site
La miraculée, qui se remet tout doucement de ses émotions et souhaite par-dessus tout éviter d’autres drames, demande une meilleure sécurisation du site. « Ce courant n’est pas capable d’emporter un corps humain », a assuré de son côté Anne-Sophie Leclere, directrice générale adjointe d’Eau de Paris auprès du Parisien.
Une réponse qui fait bondir Michèle, alors qu’elle a failli y laisser sa vie. « Il va y avoir d’autres accidents, c’est sûr. Il y a le restaurant, beaucoup de promeneurs, des enfants qui jouent… Qu’on puisse laisser ce risque, ce n’est pas normal », déplore la quinquagénaire, qui n’exclut pas de porter plainte.
La miraculée espère également que son jeune sauveteur – dont l’acte de bravoure a reçu les félicitations des pompiers – verra sa situation s’améliorer. Pour le moment, il n’a ni travail ni logement. Nouari a fui l’Algérie après la séparation de ses parents. « Je n’ai pas de papiers mais je peux travailler en boulangerie, faire des pizzas, des sandwichs », avance le jeune homme auprès du Parisien.
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