Depuis ce mercredi 26 janvier, le livre « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet, dénonçant les mauvaises conditions de vie des résidents des Ehpad ORPEA, est disponible à la vente. Sur le plateau de l’émission C à vous, le journaliste a affirmé qu’en plus de menaces, le groupe lui aurait proposé 15 millions d’euros en échange de son silence. Une somme qu’il n’a pas accepté.
Durant trois ans, le journaliste indépendant Victor Castanet a mené une investigation sur les Ehpad du groupe ORPEA en France. D’après le site internet du groupe, ORPEA possède « un réseau composé de 1.114 établissements dans 23 pays », dont 372 en France. « Le groupe ORPEA est un des acteurs de référence dans le monde pour la prise en charge des personnes fragiles », indique le site.
À noter que pour vivre dans ces Ehpad, un résident doit payer près de 6.500 euros par mois pour avoir une chambre d’entrée de gamme, a rapporté Démotivateur. Un prix très élevé qui se veut gage de qualité. D’après Victor Castanet, c’est en réalité loin d’être le cas. Pour mener son investigation, il a interrogé 250 personnes, qui lui ont révélé de nombreux actes de maltraitance.
Ehpad : « Le personnel soignant est obligé d’être maltraitant car il fait face à un système violent de réduction des coûts mis en place par Orpea. On m’a proposé 15 millions d’euros pour que je ne publie pas mon enquête. »@VictorCastanet dans le 5/5 de @MattBelliard.#CàVous pic.twitter.com/rABMvWF80r
— C à vous (@cavousf5) January 25, 2022
Parmi les maltraitances les plus fréquentes, dans son livre « Les Fossoyeurs », Victor Castanet parle de problèmes d’hygiène, de rationnements de la nourriture, mais aussi de soins mal ou non effectués. On peut retrouver plusieurs exemples, dont un résident payant sa chambre 8.000 euros par mois et dont les repas sont rationnés, ou une femme décédée à cause d’une escarre mal soignée.
D’après Victor Castanet : « J’ai rencontré des directeurs, des directeurs régionaux, des gens du siège de tous les service […] qui m’ont raconté méthodiquement le système mis en place par les dirigeants de ce groupe. C’est d’abord un système de réduction des coûts extrêmement violent », a-t-il expliqué. Un système qui serait à l’origine de la grande majorité des maux.
Il cite notamment le témoignage d’une des auxiliaires de vie : « Nous étions rationnés : c’était trois couches par jour maximum. Et pas une de plus. Peu importe que le résident soit malade, qu’il ait une gastro, qu’il y ait une épidémie. Personne ne voulait rien savoir ».
Pendant son enquête, Victor Castanet a également affirmé que le groupe ORPEA a souhaité le faire taire, en partie par des pressions, mais aussi en lui proposant une grosse somme d’argent.
Maltraitance dans les Ehpad: Victor Castanet confirme avoir subi « des pressions » et reçu une proposition de « 15 millions d’euros » pour arrêter son enquête pic.twitter.com/qAeDmyjTFO
— BFMTV (@BFMTV) January 26, 2022
En effet, sur le plateau de l’émission « C à vous », Victor Castanet a déclaré : « Ça a été une enquête longue, et difficile effectivement, parce que j’ai reçu un certain nombre de pressions et de menaces de la part du groupe. J’ai eu des sources qui m’ont rencontré, donné des documents, et qui après avoir été contactées, ont du jour au lendemain fait machine arrière. Il est arrivé, à la moitié de mon enquête, qu’un intermédiaire me propose une importante somme d’argent pour me dissuader d’aller au bout : 15 millions d’euros ».
Au final, il a refusé cette somme d’argent et a sorti son livre. De son côté, face aux révélations du journaliste, le groupe ORPEA a démenti en bloc, que ce soit les accusations de maltraitances comme la proposition d’argent ou les menaces. « Nous contestons formellement l’ensemble de ces accusations que nous considérons comme mensongères, outrageantes et préjudiciables », a déclaré le groupe.
Depuis, le scandale a pris de l’ampleur a entraîné la chute du titre du groupe français en bourse, a rapporté Midi-Libre. Son directeur général, Jean-Christophe Romersi, sera par ailleurs convoqué par le gouvernement « dans les plus brefs délais, pour que la lumière soit faite », a indiqué ce mardi Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie.
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