Sciences-Po Strasbourg : une conférence avec Élisabeth Borne délocalisée en raison d’un « risque sécuritaire »

Par Epoch Times avec AFP
9 novembre 2024 11:20 Mis à jour: 9 novembre 2024 11:23

Une conférence-débat avec l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne organisée par l’association Sciences Po Forum vendredi, à Strasbourg, a dû être délocalisée en raison d’une manifestation et d’un « risque sécuritaire », a annoncé l’association.

« Sciences Po Forum, association engagée depuis 2007 pour promouvoir le pluralisme et le débat d’idées, se voit contrainte de délocaliser la conférence-débat prévue ce jour avec la Première ministre Élisabeth Borne », indique l’association dans un communiqué.

« À la suite d’un appel à la mobilisation du collectif ‘IEP Strasbourg en lutte’, relayé par d’autres organisations syndicales strasbourgeoises, contestant la venue de l’ancienne Première ministre, nous avons été contraints de tenir cet événement en dehors des locaux de l’école ou de l’annuler en raison d’un risque sécuritaire », poursuit Sciences Po Forum.

Cette dernière « déplore cette décision qui interroge sur un recul préoccupant de la liberté d’expression, éloignant notre société des principes de dialogue et d’écoute, qui doivent être érigés en fondements essentiels de toute vie démocratique ».

La conférence avec Mme Borne pourra toutefois avoir lieu : grâce à la mobilisation d’élus locaux ainsi que l’Institut national du service public (INSP, l’ex-ENA), un lieu alternatif pouvant accueillir les 350 participants déjà inscrits a été trouvé, salue l’association. La conférence-débat se tiendra ainsi dans un auditorium de l’INSP.

« Une rupture profonde avec les valeurs fondamentales »

L’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg a déjà fait parler de lui il y a 10 jours après l’annonce de la suspension d’un partenariat avec l’université Reichman de Herzlya, près de Tel-Aviv, en raison des positions « profondément bellicistes et dénuées de toute perspective humaniste » au regard de « la guerre en cours à Gaza » de l’institution israélienne.

Plusieurs enseignants-chercheurs de Sciences-Po Strasbourg ont publié un communiqué vendredi pour faire part de leur désaccord avec « cette motion, approuvée par seulement un tiers des membres du conseil d’administration », qui « constitue une rupture profonde avec les valeurs fondamentales de Sciences Po Strasbourg ».

Les 24 signataires de ce communiqué (dont trois anciens directeurs) demandent « le maintien du partenariat unissant Sciences Po Strasbourg à l’Université Reichman de Tel-Aviv ». Un communiqué soutenu par le président de l’Université de Strasbourg, Michel Deneken.

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