Une momie enveloppée d’une qualité inédite et d’un aspect exceptionnel, dont les rites funéraires ont été préservés il y a des siècles, a récemment été ouverte, non pas manuellement, mais numériquement, à l’aide de scanners de pointe et de logiciels de modélisation 3D, révélant ainsi les mystères des anciens rois d’Égypte.
En 1902, parmi les momies royales transférées au Musée égyptien du Caire figurait celle d’Amenhotep Ier, qui a régné de 1525 à 1504 avant J.‑C. pendant la XVIIIe dynastie, et dont les restes ont été retrouvés dans la cachette royale de Deir el-Bahari, une tombe de Louxor, où étaient placés les rois du Nouvel Empire pour les protéger des pilleurs de tombes, il y a quelque 3 000 ans.
Amenhotep I, l’une des rares momies retrouvées entièrement enveloppées à l’époque moderne, avait suscité l’émerveillement de Gaston Maspero, alors directeur des antiquités en Égypte. Profanée par des pilleurs de tombes dans l’antiquité, la momie avait été inhumée une seconde fois par des prêtres de la XXIe dynastie. Pour cette ré-inhumation magnifique, le pharaon a été paré de guirlandes de fleurs jaunes, rouges et bleues, ainsi que d’un masque facial intact en cartonnage et en bois peint avec des yeux d’obsidienne et un cobra ornant le front. Lorsque le cercueil d’Amenhotep Ier a été ouvert, une guêpe préservée, probablement attirée par l’odeur des guirlandes et piégée, a également été trouvée à l’intérieur. Voulant préserver les innovations du rituel, Gaston Maspero a laissé Amenhotep Ier intact.
Cependant, les récentes avancées technologiques ont permis d’« ouvrir » la momie par des moyens numériques, révélant ainsi l’histoire qui s’y cachait.
Un instrument de tomographie monté sur un camion a été amené dans le jardin du Musée égyptien, où les restes d’Amenhotep I ont été examinés dans les moindres détails, couche par couche, à l’aide de scanners à rayons X sophistiqués. À partir de ces données, un logiciel d’imagerie de pointe a reconstruit une représentation en 3D, avec les objets et les matériaux identifiés en fonction de leur densité, ce qui a permis aux chercheurs de disséquer avec des « scalpels » numériques et de « démailloter » virtuellement la momie. Cela a permis de révéler, sans rien abîmer, la manière dont Amenhotep Ier était habillé, en quoi sa momie a été endommagée par les pilleurs de tombes et comment elle a été restaurée.
Le roi derrière la momie
Sous les draps de lin enveloppés transversalement et descendant en spirale le long du corps de la tête aux pieds, le travail des embaumeurs est devenu apparent. Une incision verticale de neuf centimètres pratiquée sur le flanc inférieur gauche d’Amenhotep Ier indique une éviscération (ablation des organes) ; la cavité abdominale inférieure a été remplie de lin traité à la résine. Le cœur n’a cependant pas été enlevé, ni le cerveau, qui a été découvert intact reposant à l’arrière du crâne.
La momie d’Amenhotep Ier a été décrite comme ayant un visage ovale avec des yeux enfoncés et des joues affaissées. Son nez est petit, étroit et aplati, tandis que ses dents sont légèrement saillantes. Ses oreilles sont petites, le lobule gauche est percé. Quelques mèches de cheveux enroulées sont visibles à l’arrière et sur les côtés de la tête.
Selon des examens aux rayons X menés en 1932, on a d’abord estimé qu’Amenhotep Ier était âgé de 40 à 50 ans. Plus tard, en examinant soigneusement ses dents en 1967, on a établi qu’il avait 25 ans. Des scanners récents, cependant, ont examiné la symphyse pubienne (un os de la partie inférieure du bassin qui se lisse avec l’âge) et ont établi l’âge de sa mort à 35 ans.
Amulettes de protection et sorts des prêtres
Trente amulettes/bijoux ont également été trouvées. Des amulettes en métal, en quartz, en pierre et en argile cuite, de formes et de motifs variés, étaient enveloppées avec la momie à différents endroits, dont une sur le cœur et deux placées à l’intérieur d’une cavité anormale faite lors du pillage. Les embaumeurs auraient jeté des sorts et enveloppé ces amulettes pour protéger le défunt. Parmi les autres objets, citons une ceinture de 34 perles d’or placée dans le bas du dos de la momie, des épingles en os ou en ivoire et des clous métalliques utilisés pour fixer les enveloppes et les membres en place.
Pilleurs de tombes, reconstitution et héritage
Des preuves de pilleurs de tombes étaient également présentes. Le bras gauche a été désarticulé puis enveloppé de nouveau le long du corps de la momie. Le bras droit de la momie, en revanche, est plié au niveau du coude, l’avant-bras recouvrant l’abdomen, ce qui indique que les deux bras étaient probablement croisés de la même manière. Deux doigts de la main gauche ont également été démembrés, probablement par des pilleurs de tombes, et se trouvaient à l’intérieur d’un large défaut de la paroi de la cavité abdominale. Plus remarquable encore, le cou de la momie avait été sectionné, la tête décapitée, et a été rattaché à l’aide d’une bande de lin traitée à la résine avec une amulette placée en dessous.
Les prêtres de la XXIe dynastie ont été accusé d’avoir ré-inhumé le pharaon pour enlever et réutiliser son équipement funéraire royal pour les rois de la troisième période intermédiaire. Il n’en reste pas moins que la « re-momification » d’Amenhotep Ier est remarquable. Le scanner a permis de préserver cette histoire unique tout en donnant un aperçu des méthodes et des honneurs que les prêtres de la XXIe dynastie avaient déployé pour leur souverain ancestral.
Amenhotep Ier, le deuxième roi de la XVIIIe dynastie, est monté sur le trône après la mort de son père, Ahmose Ier. Le nom d’Amenhotep signifie « Amon est satisfait ». Durant son règne, il a protégé les territoires de l’Égypte, mené une campagne à Koush et une expédition en Libye. Son règne pacifique lui a permis de rester focalisé sur l’organisation administrative et la construction de temples comme celui d’Amon à Karnak et celui de Sai en Nubie.
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