SDF mort de froid dans l’Essonne : la mairie dit avoir « tout mis en œuvre » pour l’accompagner, « malgré ses refus répétés »

Par Emmanuelle Bourdy
6 février 2025 10:53 Mis à jour: 6 février 2025 11:33

Stephan Vogler, un sans domicile fixe âgé de 62 ans, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche 2 février. Couché comme à son habitude sur un banc en face de la gare de Dourdan (Essonne), il n’aura pas survécu aux températures hivernales.

Les pompiers ont découvert le corps sans vie de Stephan vers 4 heures du matin dimanche dernier. L’homme, souffrant d’une grave hypothermie, a été déclaré mort sur place par le médecin du Smur, rapporte Le Parisien.

« On ne sait pas comment il a atterri chez nous »

Salwa Houssari, une conseillère municipale de Dourdan, est la dernière personne à avoir vu Stephan vivant, ce samedi 1er février au soir. « On a bu un chocolat chaud, puis il m’a dit : Je suis fatigué, je vais dormir. Et je suis partie », a-t-elle raconté à nos confrères.

N’ayant plus d’attache dans son pays d’origine, l’Allemagne, le sans-abri est arrivé à Dourdan en décembre dernier, a expliqué au quotidien francilien Gérard Diaz, élu d’opposition et membre du groupe Ensemble Dourdan Avance. Si lui et d’autres élus n’ont pas compris comment le SDF avait atterri dans cette ville d’environ 11.000 habitants, ils ont néanmoins tenté de l’aider. « On a d’abord alerté la mairie et le CCAS (centre communal d’action sociale). Puis on a appelé le 115 », a-t-il ajouté.

« Il toussait beaucoup et avait des plaies ouvertes »

L’élu d’opposition a cependant souligné qu’il était difficile de communiquer avec le sexagénaire, notamment en raison de la barrière de la langue. À la mi-janvier, sa santé s’est passablement dégradée, au point que les élus ont essayé d’interpeller la mairie via les réseaux sociaux. « Il toussait beaucoup et avait des plaies ouvertes. On a fait un post sur Facebook pour faire réagir la mairie », a poursuivi Gérard Diaz.

« On a un camping, un gymnase, des places au chaud, il y avait moyen de l’aider, ce pauvre homme. Ce n’est pas humain », s’est encore agacée Salwa Houssari, expliquant que comme l’homme n’était « pas inscrit au CCAS », il n’était donc pas éligible à une aide. « On est bloqués dans les papiers et l’administration, mais on oublie qu’il y a un homme dans le froid », a-t-elle pointé.

« La difficulté d’apporter une aide »

Malgré tout, plusieurs solutions d’hébergement et une hospitalisation ont été proposées au sans-abri mais il a refusé en bloc, ne voulant pas se résigner à se séparer de son chariot bourré d’affaires.

Dans un communiqué, le maire Renaissance de la ville, Paolo de Carvalho, a indiqué que de nombreux acteurs – services municipaux, élus, pompiers, forces de l’ordre et partenaires – « ont tout mis en œuvre pour accompagner Stephan, malgré ses refus répétés ».

« Cet événement tragique nous rappelle la vulnérabilité des personnes vivant à la rue et la difficulté d’apporter une aide à ceux qui, pour diverses raisons, refusent tout accompagnement », a-t-il ajouté. Le communiqué a aussi dénoncé les agissements du groupe d’opposition, qui a « choisi d’instrumentaliser cette tragédie ». « C’est honteux, c’est à vomir ! » cingle le document à ce propos.

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